Une peine d'un an de prison ferme a été requise lundi contre un opposant malien, jugé devant un tribunal de Bamako pour avoir tenu des propos critiques contre les militaires au pouvoir au Burkina Faso voisin, a indiqué à l'AFP une source judiciaire.
Le Mali et le Burkina Faso, tous deux dirigés par des régimes militaires à la suite de putschs entre 2020 et 2022, ont pris des mesures répressives contre la presse, suspendu l'accès ou la diffusion de plusieurs médias - notamment étrangers - et réduit au silence ou emprisonné des journalistes et autres voix critiques.
Ils ont fondé avec le Niger une confédération, l'Alliance des États du Sahel (AES).
L'agent judiciaire de l'Etat a également demandé le paiement d'une amende de 5 millions de FCFA (7.659 euros) par Issa Kaou N'Djim, figure politique malienne connue pour avoir soutenu le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, avant de prendre ses distances.
La décision a été mise en délibéré au 30 décembre.
M. N'Djim est poursuivi "pour offense commise publiquement envers un chef d'Etat étranger et injures commises par le biais d'un système d'information". Il avait été placé en détention mi-novembre à la prison civile de Bamako.
L'opposant avait mis en doute, lors d'une émission sur la télévision locale Joliba TV News, la crédibilité d'un supposé coup d'Etat déjoué au Burkina Faso. Fermée depuis novembre par les autorités maliennes en rapport avec le dossier de M. N'Djim, Joliba TV News a finalement écopé mi-décembre d'une suspension de six mois.
Issa Kaou N'Djim a été l'un des vice-présidents du Conseil national de transition (CNT), l'organe législatif des militaires au pouvoir au Mali, avant de se prononcer en faveur d'une fin rapide de la période dite de transition censée rétablir un régime dirigé par des civils.
En décembre 2021, il a été condamné à six mois de prison avec sursis pour "atteinte au crédit de l'État", après des propos jugés subversifs sur les réseaux sociaux. Il a été révoqué du CNT et empêché à plusieurs reprises de quitter le territoire.
La junte au Burkina Faso annonce régulièrement des cas de tentatives de déstabilisation, conduisant notamment à l'interpellation de plusieurs officiers et de civils. La dernière en date remonte à fin septembre.
2 Commentaires
Toubab Français
il y a 8 heures (18:05 PM)J'espère qu'il ne vont pas le faire disparaître !
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