Un nouveau virus espion capable de surveiller les transactions
bancaires, les emails et les réseaux sociaux a été détecté au
Moyen-Orient, a annoncé jeudi Kaspersky Lab, une des principales
sociétés de sécurité informatique.
Ce virus, Gauss, pourrait en outre être capable d'attaquer des
infrastructures vitales. Il a été mis au point dans les mêmes
laboratoires que Stuxnet, un virus que les Etats-Unis et Israël ont très
probablement utilisé pour attaquer le programme nucléaire iranien, a
précisé Kaspersky Lab.
L'entreprise de sécurité informatique, basée à Moscou, dit avoir
découvert plus de 2.500 ordinateurs infectés par Gauss, notamment au
Liban, en Israël et en Cisjordanie, et soupçonne qu'il y a au total des
dizaines de milliers de victimes.
Elle a en revanche refusé de spéculer sur le créateur de ce
virus, mais indiqué qu'il était comparable à Stuxnet et à deux autres
virus espions, Flame et Duqu.
"Après avoir observé Stuxnet, Duqu et Flame, nous pouvons
affirmer de façon quasi certaine que Gauss vient de la même 'usine', ou
des mêmes 'usines'", peut-on lire sur le site internet de Kaspersky Lab.
Cette découverte devrait alimenter le débat sur la prolifération
et l'utilisation des cyber-armes, déjà très vif depuis la découverte en
mai de Flame par plusieurs experts en sécurité informatique.
"ELLES PEUVENT FAIRE CE QU'ELLES VEULENT"
Selon Kaspersky Lab, Gauss peut récupérer les mots de passe
enregistrés sur les navigateurs internet ainsi que d'autres données,
recueillir des informations concernant les configurations système, voler
les références nécessaires aux paiements bancaires au Moyen-Orient et
lire les identifiants d'accès aux réseaux sociaux, aux boîtes mail et
aux services de messagerie instantanée.
Roel Schouwenberg, un chercheur de Kaspersky Lab, a déclaré qu'un des
modules de Gauss, appelé Godel, pourrait être équipé d'une tête
chercheuse similaire à celle dont était équipé Stuxnet, un virus
découvert en 2010 qui avait pour but d'attaquer les ordinateurs
contrôlant les centrifugeuses d'une usine d'enrichissement d'uranium à
Natanz, en Iran.
Selon lui, Godel serait une cyber-arme destinée à causer des
dommages physiques, mais ses développeurs ont tellement bien crypté son
but véritable que Kaspersky Lab doit encore découvrir l'ensemble du
code, ce qui pourrait prendre des mois, voire des années.
Il a confié que la perspective de voir des cyber-armes comme
Gauss ou Stuxnet porter des attaques sur des infrastructures
essentielles l'empêchait de dormir la nuit.
"Elles peuvent faire à peu près ce qu'elles veulent", a-t-il dit.
"Il y a quelques semaines, quand il y a eu une panne d'électricité à
(Washington) D.C. et dans les alentours, ma première réaction a été de
penser à une cyber-arme."
L'Union internationale des télécommunications (UIT), une agence
de l'Onu, a prévu d'alerter les Etats membres des Nations unies sur ce
code mystérieux.
"Nous allons, bien sûr, informer les Etats membres qu'il existe
un programme inconnu", a déclaré Marco Obiso, un coordinateur pour la
cyber-sécurité à l'UIT. "Nous ne savons pas exactement ce qu'il fait.
Nous avons quelques idées. Nous allons insister dessus."
Baptiste Bouthier pour le service français
5 Commentaires
Toto
En Août, 2012 (14:16 PM)Amadou Italie
En Août, 2012 (15:56 PM)Avis
En Août, 2012 (16:13 PM)Soguy
En Août, 2012 (16:15 PM)Cloudcomputing
En Août, 2012 (18:17 PM)Reply_author
En Juillet, 2023 (22:40 PM)Participer à la Discussion