A l’heure où le numérique connaît une avancée rapide à travers le monde, des lois et règlements sont érigés pour encadrer son utilisation et protéger les utilisateurs. Parmi ces défis, la protection des données à caractère personnel occupe le centre des débats. A cet effet, un forum de 2 jours sur le thème « Identité Numérique et Gouvernance des Données » s’est ouvert à Dakar.
C’est sur l’initiative de la Commission de Protection des Données Personnelles (CDP) et de Smart Africa que cette rencontre, qui réunit plusieurs spécialistes dans le domaine du numérique africain et mondial, a vu le jour. Pour cette première journée, les débats ont tourné autour de la gestion de l’identité numérique. « Les systèmes d’identité numérique soulèvent de nombreuses questions d’ordre juridique, technique et éthique, préalablement à leur mise en œuvre. Ainsi, des choix tels que l’adoption d’une identité nationale unique, ou l’admission d’identités sectorielles, sont importants pour le design et la gouvernance de l’identité dans chaque pays. En outre, la conception de l’identité numérique met en exergue le besoin de sécurisation des données personnelles, tout au long de son processus d’utilisation. Dans le même ordre d’idées, il est important de souligner le rôle de l’éthique, comme curseur de licéité des finalités assignées aux systèmes d’identité numérique, parfois destinés à une exploitation en dehors des frontières nationales », explique Awa Ndiaye, présidente de la CDP.
Présidant ce forum, le ministre de l’Économie numérique et des Télécommunications, Yankhoba Diatara, dresse les enjeux de cette initiative : « Nous avons constaté qu'en Afrique, la stratégie de la donnée n’est pas assez prise en compte malgré le développement du numérique. D’où l'impérative nécessité de travailler à harmoniser nos législations mais également d’aller vers des cadres de concertations pour mieux appréhender cette donnée ».
Au Sénégal, la lutte pour la protection des données à caractère personnel est menée depuis fort longtemps. La loi sur la protection des données personnelles en est un exemple. « Mais aussi sur le plan des infrastructures pour le stockage et l’exploitation des données. Nous avons au mois de juin passé, sous la présence du chef de l’Etat, inauguré le data center national et d’autres data center sont aussi en construction. Tout ça pour dire qu’on s’est doté d'infrastructures numériques permettant au Sénégal de stocker ses données, de rapatrier ses données qui sont à l’extérieur mais il faut aussi aller vers un arsenal juridique d’encadrement dans l’exploitation des données surtout en renforçant la protection des données à caractère personnel », dit le ministre du numérique.
Au sein de la population sénégalaise, nombreux sont ceux qui ne voient pas encore l’importance des données. Une situation en partie liée à un manque de communication sur son enjeu. Ce travail de sensibilisation incombe, d'une part, à la Commission de protection des données personnelles. Pour le Yankhoba Diatara, ce travail doit s’accompagner d’une prise de conscience des populations : « Des données assez sensibles sont manipulées et partagées et les gens ne sont pas conscients que ces données une fois partagées sont stockées quelque part, comment seront-elles utilisées demain? Les gens ne sont pas au courant de cela. Il n’y a que par la pédagogie qu’on peut réussir à sensibiliser les populations pour qu’elles prennent conscience du danger que constitue certains phénomènes qui sont dans le développement des nouvelles technologies avec ces avantages qui sont reconnus mais il y a aussi des inconvénients qu’il faut cerner et bien encadrer ».
4 Commentaires
Phamtôme It
En Mars, 2022 (09:10 AM)C'est très claire il y'a d'autres urgences à régler dans le domaine du numérique.
Beaucoup de questions taraude dans l'esprit des utilisateurs et non des professionnels des IT, comme:
Comment utiliser? Quand utiliser? Où utiliser?
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