Au mois d’avril dernier, il y a eu une vive polémique dans le secteur de la pêche, opposant des industriels et le ministère de tutelle. Le groupement des armateurs et industriels de la pêche au Sénégal (Gaipes) avait accusé le ministre Alioune Ndoye d’avoir accordé des licences de pêche à des Chinois. Ce qu’avait vigoureusement nié l’autorité.
Et pourtant, Greenpeace affirme dans une étude rendue publique hier qu’il y a eu bel et bien attribution de licence de la part de Ndoye.
« Faisant écho aux révélations des médias et organisations de pêcheurs, Greenpeace confirme l’attribution de licences de pêches aux bateaux Fu Yuan Yu 9885, Fu Yuan Yu 9886 , Fu Yuan Yu 9888 et Fu Yuan Yu 9889, le 17 Avril. L’attribution a bien eu lieu en dépit des affirmations du ministre de la pêche sénégalais le 6 Juin qui affirmait qu’aucune nouvelle licence pour des bateaux industriels n’avaient été donnée », contredit l’Ong.
L’organisation s’inquiète même du fait que 56 bateaux de pêche industrielle ont demandé, selon elle, une licence pour les eaux sénégalaises. Ce qu’elle considère comme un ‘’chiffre record’’.
Ainsi, pour des questions de transparence, Greenpeace demande la publication de toutes les licences de pêches industrielles dans la sous-région, tout en appelant les Etats à avoir une gestion commune des ressources.
En outre, Greenpeace accuse les Etats ouest-africain dont le Sénégal, d’avoir confiné les acteurs de la pêche artisanale tout en permettant aux bateaux, notamment étrangers, de continuer à mener librement leurs activités. Ce qui est, d’après elle, non seulement déloyale en termes de concurrence, mais également ouvre la voie au pillage des ressources halieutiques déjà sous forte pression.
A tout cela s’ajoutent des opérations supposées frauduleuses. « Les recherches de Greenpeace Afrique confirment qu'au moins huit navires de pêche industrielle ont participé à des activités douteuses au cours de la période observée. Tous portent le nom de Fu Yuan Yu et il a été observé qu'ils affichaient des activités suggérant qu'ils pêchaient dans la zone économique exclusive (ZEE) sénégalaise alors qu'il était impossible de vérifier si leur licence avait été obtenue dans le respect des règles et procédures », mentionne le communiqué de Greenpeace.
Et pour limiter les dégâts et préserver la pêche artisanale et ses dérivées particulièrement la transformation des produits par les femmes, l’Ong préconise « la fermeture définitive des usines de farine et d’huile de poisson opérant en Afrique de l'Ouest, à l'exception de celles utilisant exclusivement les déchets issus de la transformation des poissons inaptes à la consommation humaine ».
0 Commentaires
Participer à la Discussion