Un vaccin contre la cigarette : les fumeurs en ont rêvé, des scientifiques américains sont sur le point de le trouver. Des chercheurs ont en effet trouvé le moyen d'immuniser les fumeurs du plaisir procuré par leur vice, en injectant un anticorps qui empêche la nicotine d'agir.
Même si des années de recherche seront sans doute encore nécessaires avant de pouvoir commercialiser un vaccin pour l'homme, le professeur Ronald Crystal, qui a coordonné les recherches, est convaincu des avantages de sa découverte. "De ce que nous savons aujourd'hui, le meilleur moyen de traiter l'addiction à la nicotine est d'avoir ces sortes d'anticorps Pacman en patrouille, qui nettoient le sang autant que possible avant que la nicotine n'ait pu avoir un quelconque effet biologique.
Nouvelle approche
D'autres vaccins contre la cigarette avaient été développés sur la base d'un principe analogue à ceux des vaccins classiques : entraîner le système immunitaire à produire des anticorps qui combattent la nicotine. Mais le défi - difficile à relever - était de produire suffisamment d'anticorps pour empêcher la drogue d'entrer dans le cerveau et de déclencher le plaisir. Les scientifiques du Weill Cornell Medical College ont donc tenté une approche tout à fait différente : concevoir un vaccin reposant sur la thérapie génique, plus prometteur à leurs yeux. Le principe est en apparence simple : un virus génétiquement modifié, contenant les instructions pour fabriquer des anticorps contre la nicotine, est injecté dans le foie, qui devient alors lui-même une usine à anticorps.
Puis l'équipe de recherche a comparé le niveau de nicotine présent dans les cerveaux de deux groupes de souris, l'un vacciné et l'autre pas. Selon l'étude publiée dans Science Translational Medicine, la quantité de substance chimique relevée dans le cerveau était réduite de 85 % après l'injection. Mais il est difficile de prévoir à ce stade si cette diminution sera suffisante pour aider les fumeurs à arrêter la cigarette.
Questions éthiques
Pour le professeur Crystal, si un tel vaccin était mis au point, "les fumeurs traités sauront que s'il se remettent à fumer, ils ne ressentiront aucun plaisir, ce qui pourra les aider à en perdre l'habitude". Et d'ajouter : "Nous avons bon espoir que ce genre de stratégie vaccinale puisse au final aider des millions de fumeurs qui ont essayé d'arrêter, épuisant toutes les méthodes disponibles sur le marché, sans succès, à cause de la force de leur addiction."
Ceci dit, le vaccin est loin d'être sur le marché. Même si ces résultats sont réellement encourageants, de nombreuses questions subsistent, notamment autour de la sécurité d'une thérapie génique chez l'homme. Nul ne sait non plus pour le moment si le même procédé serait aussi efficace sur l'homme que sur la souris, notamment car la toxicomanie est "à la fois physique et psychologique", comme le rappelle le professeur de génétique à l'université du Kent, Darren Griffin, interrogé par la BBC. Sans compter les questions éthiques qui se poseraient : pourrait-on vacciner des enfants, avant même qu'ils ne commencent à fumer ?
4 Commentaires
Jah
En Juin, 2012 (14:05 PM)Hi
En Juin, 2012 (19:57 PM)Sassy
En Juin, 2012 (20:31 PM)Pascal Reymond
En Juin, 2012 (23:49 PM)Participer à la Discussion