Le ministère de la Santé et de l’Action sociale est en train de réfléchir à la mise en place d’un cadre juridique et d'un plateau technique, mais aussi à d'autres mesures de nature à favoriser au Sénégal la procréation médicalement assistée, a annoncé jeudi à Dakar son secrétaire général, Moussa Mbaye.
La procréation médicalement assistée
est d’actualité, a souligné M. Mbaye, indiquant que "le ministère est
en train d’y réfléchir".
Les compétences technique et scientifiques de cette forme de procréation
existent au Sénégal, a-t-il signalé. Mais, il faut prendre des mesures
d’accompagnement capables de faciliter l’accès, du point de vue
technique et financier, selon Moussa Mbaye.
"La réflexion continue" dans ce sens, a-t-il assuré à l’ouverture
officielle du quatrième congrès du Groupe inter-africain d’étude, de
recherche et d’application sur la fertilité (GIERAF), du 13 au 16
février à Dakar. "Infections et infertilité en Afrique" est le thème
dont discutent les participants de cette rencontre.
"Nouvelles technologies et infertilité", "repositionnement de la
contraception" et "lutte contre l’infertilité" sont au nombre des
sous-thèmes du congrès.
Selon le secrétaire général du ministère de la Santé et de l'Action
sociale, l’infertilité est douloureusement vécue dans plusieurs
communautés africaines.
M. Mbaye a souligné qu'elle est même source de "chagrin", de
"frustration", de "culpabilisation", de "stigmatisation", de "violences
conjugales" et d'"ostracisme". "Pour la femme en particulier,
l’infertilité l’expose très souvent à l’opprobre. Elle fragilise
l’équilibre de sa vie conjugale."
Les pouvoirs publics ne doivent pas être indifférents aux "drames
quotidiens" que vivent les personnes frappées d'infertilité, a-t-il
dit.
Le congrès sur les "infections et infertilité en Afrique" est important
parce qu'il met en relation des décideurs publics (représentants des
gouvernements) et des professionnels de la santé, selon le docteur
Ernestine Gwet-Bell, présidente du GIERAF.
Elle a signalé que la procréation médicalement assistée a ses limites
et fait appel à une éthique. "Il ne faut pas que n’importe qui se
mette à faire de la procréation médicalement assistée, parce qu’il faut
une formation et des règles éthiques", a souligné Mme Gwet-Bell.
"C’est pourquoi le GIERAF a élaboré un guide de bonnes pratiques qui a
été remis aux Etats. Et, nous pensons qu’il (ce guide) permettra de
[voir] comment pratiquer cette forme de procréation dans les règles de
l'art et le respect de son éthique", a-t-elle poursuivi.
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