La quasi-totalité de la presse française, nationale et régionale,
était absente des kiosques jeudi, en raison de l'appel à la grève d'un
syndicat du secteur technique, inquiet de nombreux projets de
suppressions d'emplois.
L'échec du rapprochement entre les groupes de presse régionale Hersant
Média et le belge Rossel, annoncé la semaine dernière, a mis au grand
jour les difficultés à restructurer un secteur en crise.
La
Fédération des travailleurs des industries du livre, du papier et de la
communication CGT (Filpac-CGT), accusée par les deux groupes d'avoir
fait échouer l'opération, a délibérément placé le débat au plan
national.
Estimant que "la casse sociale et la destruction des
titres sont en marche", le syndicat a listé les licenciements "obtenus
ou envisagés: chez Hersant 670 départs, suivis de 116 au groupe EBRA
(surtout présent dans l'est de la France) et 1.000 chez Presstalis", la
société de distribution de journaux au bord de la faillite.
La
Filpac-CGT, qui cite aussi des suppressions de postes à France Soir, au
Figaro, à Paris Portage, aux Echos et à La Tribune, exige notamment un
moratoire sur les licenciements et l'intervention du gouvernement.
L'appel à la grève lancé par la Filpac-CGT a été vivement critiqué par
les patrons de presse. Le Syndicat de la Presse Quotidienne Régionale
(SPQR) a condamné une "attitude intransigeante, destructrice de valeur
pour les entreprises et à terme pour l'emploi".
Quant aux
patrons de quotidiens nationaux, ils considèrent qu'il s'agit d'une
"prise d'otages" de l'ensemble de la presse quotidienne nationale.
L'arrivée du numérique a modifié profondément l'équilibre de la presse.
La diffusion de la PQR baisse de 2% à 2,5% par an et ses recettes
publicitaires se sont effondrées depuis 2009.
1 Commentaires
Tef
En Juillet, 2012 (09:59 AM)Participer à la Discussion