La tension monte entre le Sénégal et la Gambie à propos de l’affaire des 12 camions gambiens chargés de bois de vène. Après la sortie menaçante du président de la République gambienne contre son homologue sénégalais, c’est le tout nouveau ministre de l’Environnement et de la Protection de la nature, le ministre d’Etat Souleymane Ndéné Ndiaye, qui a profité hier de sa passation de service avec son prédécesseur Thierno Lô pour revenir sur l’arrestation et le jugement de Gambiens pour trafic de bois de vène. Révélant n’avoir pris langue avec aucune autorité gambienne, le ministre d’Etat Souleymane Ndéné Ndiaye apporte la réplique au président gambien Yaya Jammeh, qui réclamait la libération des Gambiens et du matériel saisi. « Mes connaissances rudimentaires me permettent de dire que le président gambien ne peut pas parler comme ça au Sénégal. Il n’a pas à s’immiscer dans la justice sénégalaise », dit-il à l’endroit de Yaya Jammeh qui, dimanche, s’était fait menaçant : « Si le président Wade et le Sénégal veulent la paix, ils n’ont qu’à libérer mes compatriotes et nous restituer, dans un court délai, les véhicules immobilisés ainsi que leur matériel ».
Revenant sur l’incident en question, Souleymane Ndéné Ndiaye précise qu’il s’agit de camions remplis de bois de vène arrêtés dans le périmètre de Bignona, dans la forêt de Diouloulou. « Les camions sont à la disposition de la gendarmerie et plus particulièrement de la justice. Les chauffeurs ont été arrêtés, entendus à l’Inspection des Eaux et forêts et gardés à vue. Un jugement a été prononcé par le tribunal de Ziguinchor et les présumés coupables ont été condamnés à 06 mois de prison avec sursis », a rappelé le ministre d’Etat. Toutefois, Souleymane Ndéné Ndiaye précise que l’action judiciaire n’est pas close. « Cela est particulièrement grave, mais l’enquête se poursuit pour que l’Etat sache qui est derrière. Il est possible que les autres délinquants soient des Gambiens », a-t-il ajouté. S’agissant du bois et des 12 camions gambiens, le ministre n’y est pas allé du dos de la cuillère pour déclarer : « Nous allons vendre le bois et les véhicules. Notre forêt fait l’objet d’agression souvent par des individus qui viennent le plus souvent de la sous-région ».
Le tout nouveau ministre de l’Environnement et de la Protection de la nature n’a pas été insensible aux dégâts causés par l’avancée de la mer dans le quartier de Thiawlène à Rufisque, notamment au niveau des cimetières. Souleymane Ndéné Ndiaye renseigne que l’Etat avait pris les devants, avec un vaste programme de protection de la ville de Rufisque et de tout le littoral. D’ailleurs, le ministre annonce qu’il se rendra ce matin même à Thiawlène, en compagnie de techniciens, pour voir les mesures urgentes à prendre. Mais il n’a pas manqué de révéler que chaque mètre du mur de protection coûte 1 million de F Cfa. S’agissant de la destruction du mur de filaos dans le littoral de Guédiawaye par des promoteurs immobiliers, le ministre d’Etat précise que l’Inspection générale d’Etat (Ige) a été instruite pour s’occuper de la question et que le rapport sera bientôt déposé sur la table du président.
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