Après deux ans et trois moi de détention préventive,l’ex-directeur général de l’Agence Sénégalaise d’électrification rurale (Aser),Modibo Diop,a été renvoyé devant le tribunal correctionnel pour détournement de deniers publics.
C’est le réquisitoire final du procureur de la République .Le procès de Modibo Diop aura lieu au mois d’avril.C’est ce que confient des sources judiciaires .
Et l’ordonnance de renvoi vient d’être signée par le magistrat instructeur en charge de l’enquête.D’après des sources judiciaires ,le montant jugé détourné par Modibo Diop dans la gestion de l’Aser est estimé à 400 millions de Francs Cfa.
Une somme arrêtée suite aux retraits bancaires constatés dans le compte de l’Aser par l’ex -DG.
Ce que le libéral de Colobane a toujours contesté devant les enquêteurs de la Dic.
8 Commentaires
Waaru
En Mars, 2013 (22:35 PM)Hb
En Mars, 2013 (00:42 AM)Çaolac
En Mars, 2013 (01:20 AM)Il est tard ce soir d'avril et ta nuit est tiède. C'est le seul moment où, clémente, tu daignes offrir le repos des corps et l'on respire enfin...
01 MARS 2013
PHOTOS: CC JANDUDAS
TEXTE: MYLÈNE MOULIN
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Quand je suis arrivée, au sortir du taxi-brousse, tu m'as pris à la gorge. Ta chaleur étouffante et sèche a violé mon nez et raclé mes narines, envahit mon pharynx et brûlé mes poumons.
Odeurs de décomposition. Modou m'avait prévenue : Kaolack est un four, l'enfer sur la terre. Elle ne te laisse pas de répit. Là, les touristes en bus et les baroudeurs font halte mais ne s'arrêtent pas ou fuient en mouillant leur casquette, en poussant des soupirs de soulagement. A peine osent-ils un regard dans ton marché central, "le plus grand de l'Afrique de l'ouest" où convergent les commerçants maliens, guinéens, gambiens et mauritaniens. Sous des bâches bleues tendues, tissus africains et satin brodé, colliers de taille bim-bim pour "garder le mari", corne de bouc bourrée aux plantes magiques, gri-gri en tout genre, tongs dépareillées, fleurs d'hibiscus séchées, tailleurs pas sortis de l'enfance les orteils déjà sur la pédale de la machine à coudre. Et l'odeur de plastique cramé tenace, six mois après l'incendie ravageur de l'hiver dernier.
Dans les guides touristiques, on déplore les décharges à ciel ouvert qui t'entourent. On parle de ton eau non potable. Celle qui ronge les dents des hommes comme le sel du bras de mer qui te pénètre ronge les murs intérieurs des maisons. On ne mentionne pas que les poubelles t'asphyxient au dedans, qu'au coeur de la ville le promeneur marche dans un amoncellement de boue, de gasoil et de pelures de fruits. Que se coince toujours un bout de carton dans la bride de vos tongs, que les chèvres mangent des sacs plastique noirs et les enfants abandonnés chiffonnent du papier entre leurs incisives. "Ici la chaleur est si méchante que le temps parait plus long" dit Khady. Elle a trente ans, des yeux en amande, une fille de quatre ans. Khady attend. Le matin elle travaille à la commission des Droits de l'homme. Puis elle rentre chez elle. Mange avec la main souvent, avec une cuiller à soupe parfois en piochant dans le plat commun. Puis elle fait la sieste, et le soir regarde la télé tard. Khady meuble comme elle peut l'espace et le vide. En attendant. Que les jours s'écoulent, que le temps accélère, que son mari revienne. Il est parti en France "il y a quatre ans et vingt-neuf jours". Il n'a jamais vu sa fille. Depuis quatre ans et vingt-neuf jours Khady est là, coincée ici, auprès de sa belle-famille, sans homme, sans sexe, dans la fournaise et la poussière de détritus qui créé des générations d'asthmatiques. Salam Alekoum! Et la chaleur ça va? Oui ça va. Mieux.
Le soleil devient un compagnon collant, cramponné mais familier. J'écoute les vieux. Ils disent "laisse le gagner, ne soit pas plus ambitieuse que lui". Il est 15h00. Le centre-ville somnole. Seule une équipe d'infirmières québécoises en stage au poste de santé font l'animation au bar du coin en chantant du Céline Dion. Devant la porte du cabinet du docteur Boucal, deux femmes allongées et fiévreuses attendent son arrivée. Une calèche passe dans la ruelle, tirée par un cheval gris aux oeillères rouges. Un homme porte sur la tête une bassine de zinc et des sachets d'eau fraîche. Une vieille femme au foulard vert fluo porte sur son dos un nourrisson emmailloté de blanc. Un jeune homme se fait de tiges en fer courbées une traîne de mariée. Partout les mouches viennent sucer la sueur qui perle à la peau des gens et des animaux. Il faut se protéger avec le coude ou dans sa jupe des nuages viciés qui fouettent le visage. Je suis assise là, et je regarde la rue s'agiter avec lenteur. Les mouvements économisés, les genoux difficilement pliés, les chaussures qui soulèvent péniblement le sable. Plus tard dans la cour de la maison familiale, Aly "le vieux", égrène son chapelet, en consultant sa montre, une casio usée, assis sur son tapis. Son temps à lui est réglé sur la prière. Il m'a dit qu'il attendait la mort. Les femmes nous sommes dans la chambre aux volets clos pour garder la chaleur. Dehors l'air de feu tue le mouvement. Une seule option : la sieste. Le lit king-size, à cinq dessus. Je m'assoupis dans les rires et les histoires de filles et au réveil je suis seule dans la chambre. Le bruit du ventilateur. Au bas de la télévision, constamment allumée, un reportage sur la chasse aux lesbiennes au Sénégal. Sur la porte entrebâillée, le rideau ondule. Quelques mouches lasses se posent sur le bois du lit. Et la moiteur de ma peau. Le corps reposé suinte. La poussière de la ville laisse des marques noires dans le creux des avants-bras. Dehors des conversations chuchotées. Le son enfle.
C'est l'heure du thé. Khady vient me chercher. Il est peut-être six heures et un sachet de cacahuètes passe de main en main. C'est le passé qui circule. Avant, Kaolack était un empire. La capitale de la culture de l'arachide. Un royaume protégé par des remparts beige foncé. Avant, à l'entrée de la ville, le visiteur était accueilli par des pyramides de cacahuètes, l'or de la région, qui faisait entrer la fête dans les chaumières de ceux qui travaillaient dans la transformation de l'arachide. Ça c'était avant. La majorité des usines ont fermé, laissant derrière elles des milliers "d'orphelins de la cacahuète". Le soleil rassasié se retire enfin. Dans les allées le sable refroidit, les coquillages craquent sous le pied, les femmes marchent un peu plus vite et les motos-taxi "djakarta" conduites par des enfants fous et ivres d'avenir foncent à toute vitesse. Ils zigzaguent, en vous parlant de France, d'argent, d'ailleurs et de grandeur. D'amour toubab et de mariage. Ils t'oublient Kaolack et veulent te fuir. Mais la légende raconte que seul celui qui dira adieu à ton totem pourra partir sans se retourner. Libéré des liens qui l'enserrent à toi. Comme le désert tu retiens prisonniers les impétueux qui pensent te défier. Dors cette nuit et laisse à ceux qui t'habitent un peu de quiétude à l'ombre de la lune.
Mawarou
En Mars, 2013 (02:47 AM)Khana thi formation directeurs yi dafa am module bou toudeu "Détournement : les bonnes pratiques à maitriser" wala bokk ?
Bakh
En Mars, 2013 (13:46 PM)Deggou
En Mars, 2013 (18:47 PM)Deggou
En Mars, 2013 (20:38 PM)Doff
En Mars, 2013 (21:03 PM)Participer à la Discussion