Accompagné d'une délégation, le secrétaire américain à la Santé, Alex Azar, va se rendre dans les prochains jours à Taïwan, marquant la visite à plus haut niveau d'un représentant américain en quatre décennies. Pour Pékin, les États-Unis risquent de "mettre la paix en danger".
Les États-Unis cherchent-ils à aggraver les tensions sino-américaines ? Ils vont prochainement envoyer à Taïwan leur délégation la plus éminente depuis 1979. Ni Taïwan, ni Washington n'ont précisé la date de cette visite.
Le bureau américain s'occupant des relations commerciales avec Taïwan a confirmé, mardi 4 août, que le secrétaire américain à la Santé, Alex Azar, prendrait la tête de la délégation qui se rendra sur l'île que Pékin considère comme une province rebelle appelée à revenir un jour dans le giron de la Chine communiste.
"Ceci marque […] la première visite d'un membre du gouvernement en six ans", a déclaré l'Institut américain de Taïwan, ajoutant qu'aucun membre du gouvernement américain d'un tel rang ne s'y était rendu "depuis 1979". C'est cette année-là que Washington avait choisi de reconnaître la Chine, et de cesser de reconnaître Taipei.
"Taiwan a été un modèle de transparence et de coopération en matière de santé mondiale durant la pandémie de Covid-19 et longtemps avant celle-ci", a déclaré Alex Azar dans un communiqué.
Il a ajouté avoir hâte de transmettre le soutien du président américain Donald Trump à propos du "leadership" de Taiwan face à la crise sanitaire et de "souligner notre croyance commune que des sociétés libres et démocratiques sont le meilleur modèle pour protéger et promouvoir la santé".
Azar, "un ami proche de Taïwan"
Taïwan a confirmé la prochaine visite, précisant que M. Azar rencontrerait à cette occasion les ministres taïwanais des Affaires étrangères et de la Santé.
"Le ministre Azar est de longue date un ami proche de Taïwan", a commenté dans un communiqué le ministère, précisant que cette visite était "une preuve des fondements solides de la confiance mutuelle [entre Washington et Taipei]".
Un rapprochement depuis l'élection de Donald Trump
Les États-Unis demeurent le premier fournisseur d'armes de Taïwan mais ont traditionnellement été prudents dans la nature des contacts officiels bilatéraux.
Cela a cependant changé depuis l'élection de Donald Trump qui s'est rapproché de Taïwan à mesure que les relations se dégradaient avec Pékin.
La dernière visite à Taïwan d'un membre du gouvernement américain avait été celle en 2014 du patron de l'Agence de protection de l'environnement. La précédente remontait à 2000, quand le secrétaire aux Transports de Bill Clinton s'était rendu sur l'île.
Pékin a réagi en accusant Washington de "mettre la paix en danger".
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