(APS) - Le calvaire des voyageurs qui empruntent la transgambienne n'a pas encore pris fin, malgré l'arrivée de deux nouveaux bacs à Farafégné, un point de passage situé sur le fleuve Gambie, a constaté l'APS.
Les personnes qui se rendent en Casamance ou au nord du Sénégal via cette route, éprouvent toujours d'énormes difficultés avant de franchir ce cours d'eau qui longe la Gambie.
Pour traverser ce fleuve, les voyageurs doivent, comme par le passé, s'armer de patience en arrivant à Farafégné. Malgré la présence des deux nouveaux ferrys dont les capacités sont nettement supérieures à celles des anciens bacs qui assuraient les rotations entre les deux rives du fleuve, il leur arrive souvent de perdre plusieurs heures avant de pouvoir reprendre leur route.
A l'origine de cette situation pour le moins paradoxale, la montée des eaux du fleuve Gambie, provoquée par la présence non lointaine de l'Océan Atlantique. Lorsqu'il se produit, ce phénomène gêne considérablement l'embarquement des véhicules à bord des deux nouveaux bacs.
La montée des eaux ne permet pas en effet aux deux ferrys d'accoster, dans des conditions idéales, de façon à leur permettre d'accueillir les véhicules sans problème. Aussi, les responsables du point de passage les mettent-ils à l'arrêt, à chaque fois que commence la marée haute. Le plus souvent, ils sont remplacés par les anciens bacs qui sont de moindre capacité. Une solution provisoire mais qui ralentit le rythme de la traversée.
Le plus difficile cependant c'est lorsque ce sont les deux anciens bacs qui tombent en panne. Dans ce genre de situation, le trafic sur le fleuve est tout simplement interrompu pendant la montée des eaux, pour ne reprendre qu'à leur retrait.
Cette situation n'est pas sans causer des désagréments aux voyageurs, obligés d'attendre, pendant plusieurs heures, la reprise des rotations.
Samedi dernier, les voyageurs arrivés à Farafégné au moment où la marée haute avait commencé, l'ont appris à leurs dépens. Certains d'entre eux ont dû attendre de 13 heures à 20 heures avant de franchir le fleuve, et se remettre en route.
Racontant la mésaventure qu'il avait vécue le 17 août dernier, Samba, un voyageur qui se rendait à Ziguinchor, raconte que le véhicule à bord duquel il se trouvait avait été obligé d'attendre de 13 heures à 19 heures avant de traverser le fleuve. Dans tous les cas, cette situation rend encore plus compliqués les voyages entre Dakar et Ziguinchor.
En effet, à cause des lenteurs de la traversée, de nombreux conducteurs sont obligés de rouler la nuit. Un exercice difficile et risqué à cause de la présence de nombreux nids-de-poule sur la transgambienne. Le phénomène s'est d'ailleurs accentué avec l'hivernage. Les pluies ont rendu la route plus accidentée. Et les pistes qui servaient de déviation pendant la saison sèche sont, elle aussi, devenues impraticables. Elles sont par endroit envahies par les eaux pluviales.
Aussi, la seule alternative, c'est de rouler, à une vitesse quasi-nulle, sur une route parsemée de nids-de-poules. Ainsi, dans l'obscurité de la nuit, il n'est pas rare de rencontrer des chauffeurs s'activer autour d'un véhicule victime d'une crevaison ou d'une panne mécanique, résultats sans doute des nombreux chocs liés au mauvais état de la chaussée.
Dans ces conditions, certaines personnes n'hésitent pas à changer plusieurs fois de véhicules. Communément appelée ‘'voyager par étapes'', cette démarche permet aux passagers d'échapper au calvaire que constitue l'interminable attente de la reprise des rotations.
Cette manière de voyager reste cependant contraignante. Tout d'abord, le passager doit disposer d'un minimum de bagages sans compter les surcoûts qu'entraînent les nombreux changements de véhicule. Il est dès lors presque impossible aux personnes munies de bagages lourds de se déplacer de cette façon.
En effet, au lieu de prendre un car ou taxi-brousse qui va directement à Ziguinchor ou à Bignona, le voyageur qui quitte Dakar, doit d'abord embarquer dans un véhicule à destination de Keur Ayip, une localité située à la frontière nord entre le Sénégal et la Gambie. De là, il lui faut ensuite prendre un taxi un gambien jusqu'au bac de Farafégné. Une nouvelle étape commence alors pour le passager qui doit encore chercher une autre voiture pour sa destination finale.
Face à de telles difficultés, certaines personnes préfèrent prendre le bateau ou l'avion même si leurs billets coûtent plus cher.
La situation est, en tout cas, loin de plaire aux transporteurs. ‘'On pensait que les choses allaient s'améliorer avec l'arrivée des deux nouveaux bacs. Mais, c'est toujours pénible'', regrette le secrétaire général du regroupement des transporteurs et des chauffeurs de Ziguinchor, Abdou Badji qui déplore également l'état défectueux de la route.
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