A une question sur la manière dont le futur président américain, Barack Obama, s’entendrait avec son homologue russe, Dmitri Medvedev, le chef du gouvernement italien, Silvio Berlusconi, en visite officielle à Moscou, a répondu qu’il avait "toutes les qualités pour s’entendre avec vous (NDLR : Dimitri Medvedev) : il est jeune, beau et bronzé". "Je pense qu’il va y avoir une bonne coopération" entre les deux dirigeants, qui sont de la même génération. Silvio Berlusconi avait qualifié Barack Obama, premier président noir aux Etats-Unis, de "jeune, beau et même bronzé" et ajouté que beaucoup l’attendaient presque comme "un messie".
A la suite de ces déclarations, Silvio Berlusconi a été vivement critiqué par l’opposition italienne et par de nombreux médias à l’étranger.
A Rome, l’opposition de gauche a interprété la remarque de Silvio Berlusconi comme une nouvelle gaffe du chef du gouvernement. Dario Franceschini, numéro deux du Parti démocrate (PD), principal parti d’opposition, a appelé Silvio Berlusconi à présenter "immédiatement" des excuses.
"Dans le meilleur des cas, Berlusconi n’arrive plus à se contrôler. Il oublie que ses paroles mettent en cause l’image de notre pays dans le monde. Dire que le président des Etats-Unis est ’jeune, beau et même bronzé’ résonne aux oreilles de tout le monde comme une offense dangereusement ambiguë", a déclaré M. Franceschini.
"Avec ses réparties lourdes et malheureuses, Berlusconi discrédite l’Italie sur la scène internationale. Jamais un président du Conseil n’était tombé aussi bas", a affirmé Massimo Donadi, chef des députés du parti Italie des valeurs de l’ex-magistrat anticorruption Antonio Di Pietro (opposition)
Les étudiants italiens, en mouvement depuis plusieurs jours, ont encore manifesté dans les rues pour exprimer leur ras le bol par face aux nombreuses gaffes de Berlusconi.
Berlusconi s’est défendu en qualifiant son commentaire de "plaisanterie affectueuse" et a qualifié ses détracteurs d’"imbéciles"
Sommé de s’expliquer à Bruxelles par un journaliste américain, sur ses propos, il enfonce le clou : "je viens de vous ajouter à ma liste", en faisant référence aux" imbéciles" qui ont jugé ses propos racistes. Il ajoute : " j’aurais pu dire que Poutine est petit, Medvedev aussi et moi-même d’ailleurs, et c’est vrai". Le journaliste répliquant, lui a alors demandé de présenter ses excuses. Ce à quoi, Berlusconi répond : "c’est à vous de présenter des excuses au peuple italien"
Au lendemain de l’élection de Barack Obama, M. Berlusconi avait également déclaré qu’il pourrait "donner des conseils" au nouveau président américain car il est "plus âgé".
Et pourtant, le président élu américain a téléphoné vendredi soir au chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi, selon un communiqué de la présidence du conseil italienne, parvenu à l’AFP. Au cours de l’entretien "long et cordial" entre les deux hommes, "l’étroit rapport d’amitié et de collaboration entre les deux pays a été confirmé, notamment dans la perspective de l’imminente présidence italienne du G8", indique le communiqué italien.
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