Le président turc Abdullah Gül a laissé entendre qu'il promulguerait deux projets de loi contestés sur le contrôle d'internet et l'organisation judiciaire votés par le Parlement, en dépit des violentes critiques qu'ils suscitent, a rapporté mardi la presse locale."En tant que président, je ne peux pas prendre la place de la cour constitutionnelle. Je ne peux faire valoir mes objections qu'en cas de violations flagrantes", a déclaré M. Gül, cité par le quotidien Hürriyet, lors d'une visite officielle en Hongrie.
"L'opposition a déjà fait savoir qu'elle soumettrait (ces textes) à la Cour constitutionnelle. C'est notre tradition", a-t-il ajouté. Alors que le gouvernement du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan se débat dans un scandale de corruption sans précédent, le Parlement turc a adopté récemment deux textes de loi jugés dangereux par l'opposition, de nombreuses ONG de défense de la liberté d'expression et des capitales étrangères comme Bruxelles et Washington.
Le premier d'entre eux accroît le contrôle sur internet, notamment en autorisant l'autorité gouvernementale des télécommunications à bloquer des sites internet sans décision de justice. L'autre renforce la tutelle du ministre de la Justice sur l'institution chargée de nommer les magistrats des pays. Les adversaires de ces projets de loi ont appelé M. Gül à y mettre son veto et à les renvoyer devant les députés.
Le chef de l'État, fervent adepte des réseaux sociaux, a lui-même concédé la semaine dernière que le texte sur internet posait des "problèmes". "Il contient des clauses intéressantes qui protègent la dignité humaine mais il pose aussi quelques problèmes", a-t-il déclaré en Hongrie, "je regarderai tout ça à mon retour". La Turquie est considérée comme l'un des pays les plus répressifs de la planète en matière de contrôle du web et de liberté de la presse.
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Marionette Turque
En Février, 2014 (11:08 AM)Participer à la Discussion