Scission au parti socialiste : Le Comité central à l'origine du départ de Robert Sagna et Cie

Les amarres sont définitivement rompues entre Ousmane Tanor Dieng et le courant Démocratie et solidarité avec à sa tête Robert Sagna. L'absence, hier, du Premier secrétaire du Ps à la réunion du conseil d'orientation et sa décision de maintenir la convocation, le même jour, du comité central auront été les détonateurs.

C'est la rupture entre Ousmane Tanor Dieng et les tenants du courant Démocratie et Solidarité, avec à leur tête Robert Sagna. Le Comité central convoqué, hier, par le Premier secrétaire du Parti socialiste contre la volonté de ces derniers, aura été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. En effet, selon des sources proches de la formation socialiste, Ousmane Tanor Dieng aurait décidé de tenir la réunion du Comité central malgré l'opposition des tenants du courant et les recommandations du Conseil des sages qui préconisait d'abord la tenue de négociations.

Pourtant, estiment nos interlocuteurs, le Premier secrétaire du Ps avait accédé à la requête du Conseil des sages. Et il était même prévu, hier, une réunion du Conseil d'orientation (l'organe surprême du Ps présidé par Cheikh Abdoul Khadre Cissokho, l'un des animateurs du courant Démocratie et solidarité) à laquelle devait prendre part le Premier secrétaire du Ps. Mais, Ousmane Tanor Dieng fera faux bon. Son abscence sera constatée par acte d'huissier à la demande du président du Conseil d'orientation. La rencontre sera annulée et Robert Sagna et ses camarades se retrouveront, plus tard, chez Mamadou Diop pour tirer les conséquences de l'absence du Premier secrétaire du Ps. La réunion qui s'est poursuivie jusque tard dans la nuit devait, en fait, consacrer la rupture devenue inévitable.

En effet, on sentait le coup venir depuis la conférence nationale du courant. Robert Sagna et ses camarades s'étaient offusqué qu'il n'y ait pas eu de suite aux revendications qu'ils avaient posées sur la table du Premier secrétaire du Ps. ‘Voilà, donc, onze mois qu'après avoir souscrit, de bonne foi, aux recommandations du Conseil des sages et après avoir recherché en vain les solutions appropriées aux problèmes que nous avons soulevés, le constat est hélas là : aucun consensus, auncun accord, même pas de débat véritable pour cause de dilatoire et de fuite en avant’, peut-on lire dans la déclaration qui a sanctionné cette rencontre. Ils poursuivent : ‘Cette situation de blocage calculé, aggravée par la marginalisation du Conseil d'orientation, organe de régulation et de conciliation, nous oblige à en tirer les conséquences’.

Mais, malgré ces déclarations assez péremptoires, les animateurs du courant ne voulaient pas prendre l'initiative de la rupture. C'est d'ailleurs, indiquent nos sources, ce qui avait retardé la déclaration de candidature de Robert Sagna. ‘Le tenants du courant voulaient éviter que l'intiative de la rupture ne vienne d'eux’, indiquent nos interlocuteurs. C'est ainsi qu'ils avaient même décidé d'accorder une dernière chance pour des négociations. L'absence d'Ousmane Tanor Dieng à la réunion du Conseil d'orientation d'hier, leur enlèvera défintivement tout espoir.

Pour sa part, le Premier secrétaire du Ps n'a pas dû, non plus, se faire trop d'illusion quant à l'issue de cette rencontre. Une source proche d'Ousmane Tanor Dieng estime, en effet, qu'à la lecture de la déclaration qui a sanctionné la conférence nationale du courant, il était évident que Robert Sagna et ses camarades étaient sur le pas de la porte. ‘C'est d'ailleurs ce qui explique l'abscence de Tanor à la réunion du Conseil d'orientation et motive sa décision de maintenir la convocation du Comité central’, fait noter notre source.

Pour marquer leur désaccord par rapport à la tenue de la réunion du Comité centrale du Ps, les désormais ex-camarades d'Ousmane Tanor Dieng ont appliqué, hier, la politique de la chaise vide. Robert Sagna et ses camarades ne les occuperont plus.