Donnée perdante par les sondages réalisés après son duel sur le petit écran avec Nicolas Sarkozy donné favori, Ségolène Royal refuse de se disqualifier avant le scrutin. Consciente de l’avance sur le papier de Nicolas Sarkozy, redoutable bête politique, Ségolène Royal compte à la fois sur les absentions de la première manche de la présidentielle, mais surtout la masse d’indécis qui ont voté au premier tour en faveur des candidats malheureux que sont Bayrou et Jean-Marie Le Pen.
Par Nettali
Le différentiel entre électeurs inscrits sur les listes électorales et les votants du premier tour est de 6,7 millions. Ce qui représente 15,4% du corps électoral français. Soit un pourcentage quantitativement plus important que le score réalisé par Jean-Marie Le Pen (10,44%). Rapportés aux électeurs de François Bayrou qui a obtenu en tout et pour tout 6,8 millions de voix, soit 18,57 % des suffrages valablement exprimés, on mesure amplement le poids de cette population électorale.
Sans doute conscient de cette donne politique qui pourrait dérouter les sondages, Nicolas Sarkozy a fait un clin d’œil à ces électeurs abstentionnistes. Ce sont selon les termes du leader de l’Ump, les "sans grade", les "anonymes", "les gens ordinaires (...) auxquels on ne fait pas attention, que l’on ne veut pas écouter, que l’on ne veut pas entendre". Et de leur délivrer ce message : "Je lui demande, à cette majorité silencieuse de se lever, de m’aider et de construire la victoire de nos idées… C’est à vous que je veux rendre le pouvoir (...). Je veux être le candidat du peuple de France et non pas le candidat des médias, des appareils, de tel ou tel intérêt particulier, des intérêts partisans, des sectarismes."
Sarkozy n’est pas le seul à cibler cette population électorale. Ségolène Royal qui a jeté toutes ses dernières forces dans la bataille, veut remettre en cause la scientificité des sondages relativement à cette donne difficilement quantifiable. La candidate socialiste sait que si elle réussit à faire voter ces indécis, elle pourrait bien inverser la tendance en sa faveur. Ce, d’autant plus qu’elle espère bénéficier du soutien d’une partie de l’électorat de François Bayrou même l’on ne peut point pronostiquer un report massif des voix des électeurs de Bayrou en faveur de la candidate socialiste. A quelques heures du second tour de la présidentielle françaises, les jeux sont donc bien ouverts.
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