Trois enfants sont devenus vendredi les premiers en Italie à avoir officiellement deux mères, les fils de Marilena Grassadonia, la porte-parole des familles homosexuelles, et de sa compagne. En mars, une première adoption par un couple d'hommes était elle aussi devenue définitive en l'absence d'appel de la décision du tribunal. Mais les observateurs avaient estimé qu'il avait pu s'agir d'une erreur, le dossier s'étant fondu parmi les procédures par lesquelles nombre d'hommes reconnaissent les enfants d'une nouvelle compagne.
En l'absence d'appel dans les délais légaux, la décision du tribunal des mineurs de Rome autorisant l'adoption croisée, au sein du couple, du fils de Mme Grassadonia et des jumeaux de sa compagne, tous nés à la suite d'une insémination artificielle à l'étranger, est devenue définitive. Depuis juillet 2014, les décisions de ce type se sont multipliées en Italie, mais elles étaient toutes suspendues par un appel ou un recours en Cassation, à l'exception de celle en mars concernant le couple d'hommes.
Mme Grassadonia est la présidente de l'association Famiglie Arcobaleno (Familles arc-en-ciel), très présente dans les médias pendant le débat houleux en début d'année au Sénat sur l'union civile. Le texte voté dans la douleur par les sénateurs doit être examiné à partir du 9 mai à la chambre des députés, et le chef du gouvernement Matteo Renzi s'est dit prêt à engager une nouvelle fois sa responsabilité, probablement autour du 12 mai,
pour qu'il soit adopté en l'état et n'ait pas à retourner devant le Sénat. Au grand dam des associations de défense des droits des homosexuels, les alliés de centre droit de M. Renzi ont obtenu le retrait de la possibilité d'adopter les enfants naturels du conjoint. Mais les récentes décisions s'appuient sur la législation en vigueur en matière d'adoption, qui mentionne l'intérêt de l'enfant à une "continuité affective".
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