Le fondateur du Front National, Jean-Marie Le Pen, exclu du parti d'extrême-droite pour cause de dérapages à répétition par sa fille Marine, actuelle présidente du FN, salue la radicalisation à droite de Nicolas Sarkozy dans une interview publiée mardi par le Parisien. Il estime que la stratégie de l'ancien chef de l'Etat, candidat à la primaire de droite pour l'élection présidentielle de 2017, visant à "siphonner" les voix du FN, peut marcher. "M. Sarkozy est un opportuniste.
Il voit bien les évolutions de l'opinion et les sondages qui favorisent Marine Le Pen et les idées du Front national", explique Jean-Marie Le Pen, 88 ans. Cela peut marcher "dans la mesure où Marine Le Pen semble négliger dans ses discours récents cet état de l'opinion, qui est très à droite, qui se radicalise", poursuit-il. "Il occupe au fur et à mesure le terrain que Marine Le Pen évacue pour aller vers le centre."
Jean-Marie Le Pen constate que Nicolas Sarkozy quitte au contraire "de plus en plus le centre pour aller vers la droite nationale, populaire et sociale", et il se réjouit de ce que l'ancien chef de l'Etat adopte un discours proche du sien. "Ce n'est pas moi qui me sarkozyse, c'est lui qui se jean-marise", dit-il. Pour Jean-Marie Le Pen, il "n'est pas sûr", par ailleurs, que les affaires judiciaires dans lesquels Nicolas Sarkozy est cité, comme celle du dépassement de ses comptes de campagne de 2012, soit gênantes pour l'ancien chef de l'Etat.
Le fondateur du FN, qui demandera mercredi à la justice sa réintégration dans le parti qu'il a lui-même dirigé, estime en revanche que sa fille "a tort de souhaiter apparaître plus centriste qu'elle ne l'est". Brouillé avec Marine Le Pen, il admet n'avoir pratiquement plus aucun contact avec elle. "Je l'ai croisée un jour à l'aéroport. On s'est fait un bisou silencieux", dit-il. (Emmanuel Jarry)
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Boff
En Octobre, 2016 (16:24 PM)Participer à la Discussion