L’affaire Alex Segura n’en finit pas de faire des vagues. Jusqu’à Washington, où des Sénégalais de la Diaspora annoncent un sit-in, le samedi 31 octobre 2009, devant le siège du Fond monétaire international (Fmi) pour dénoncer «la corruption généralisée au sommet de l’Etat du Sénégal». Selon un communiqué des initiateurs de la manifestation parvenu à L’Obs, il s’agit de pourfendre «l'implication et la complicité du FMI dans les pratiques de corruption en cours à Dakar».
«Les Sénégalais ont le droit de savoir et ne tolèrent pas ce silence et cette volonté d'étouffer l'Affaire Segura. Il faut arrêter pendant qu'il est temps. La corruption a pourri le sommet de l'Etat Sénégalais, des générations ont été sacrifiées», note ladite source, citant Modibo Diagne, un des Coordonnateurs du sit-in.
Accroché sur l’affaire à Stockholm par le journaliste Souleymane Niang, qui assurait une correspondance particulière pour la Radio Futurs Médias, le directeur général du Fmi a tout juste dit : «Pas de commentaire.» Dominique Strauss-Kahn, qui y est pour une rencontre sur le développement, aurait laissé transparaître tout l’embarras du Fmi qui a, cependant, instruit une enquête sur ce cas de «tentative de corruption» sur un de ses agents. Côté sénégalais, après un démenti servi dès l’éclatement de l’affaire par le ministre de la Communication, Moustapha Guirassy, le pouvoir s’est emmuré dans le mutisme.
En fin de mission au Sénégal, après trois ans de service, Alex Segura a fait l’objet d’une tentative de corruption de la part des autorités sénégalaises avant de quitter le pays, selon un communiqué du Fmi publié il y a environ dix jours. Ces autorités sénégalaises lui ont remis un «cadeau substantiel» que la presse a estimé à 65 millions de FCfa. L’argent en question aurait été renvoyé aux corrupteurs via l’Ambassade du Sénégal à Barcelone, avait indiqué le Fmi. L’institution financière internationale a ouvert une enquête dont les conclusions sont réclamées au Sénégal par l’opposition et la société civile qui mettent en avant la nécessité de transparence.
Pour les Sénégalais de la diaspora des Etats-Unis initiateurs du sit-in, «le moment de bouger est venu. Il y va de la survie de notre pays». La manifestation a été autorisée par le gouvernement américain, à en croire le document, qui précise qu’elle sera «encadrée et sécurisée par la police du District de Columbia». Elle débutera devant le siège du Fonds Monétaire International (FMI) au 1900 Pennsylvania Avenue pour finir à 17 h devant la Maison-Blanche.
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