L'ancien ministre de la Santé a expliqué sur LCI pourquoi il remet en cause l'étude relayée par The Lancet, qui pointe l'inefficacité et les risques de certains traitements dont l'hydroxychloroquine.
"Ça ne me convainc pas." Deux jours après la parution dans The Lancet, d'une vaste étude sur la chloroquine et l'hydroxychloroquine jugées inefficaces voire dangereuses chez les malades du Covid-19, Philippe Douste-Blazy a détaillé les raisons de son scepticisme. Elles sont au nombre de trois.
"Le deux groupes n'étaient pas tout à fait comparables", a tout d'abord souligné l'ancien ministre de la Santé, au sujet de ces résultats relayés dans la prestigieuse revue médicale et qui concluent à l'inefficacité voire à la dangerosité de l'anti-paludéen comme son dérivé. Et de détailler : "Il y avait un groupe de comorbidité et en particulier des hypertendus, qui étaient plus élevés dans les groupes qui prenaient de l'hydroxychloroquine."
"Un peu étonné"
Le deuxième biais repose lui sur le fait que, "l'hydroxychloroquine d'après ce que l'on sait c'est plutôt quelque chose qui joue sur l’immunité pour diminuer le virus et donc il faut le prendre au début de la maladie" alors que dans l'article de The Lancet, "on dit que c'est fait deux jours après le diagnostic à l'hôpital". Et d'insister : "Vous ne rentrez pas à l'hôpital comme ça, vous rentrez parce que vous avez une insuffisance, des difficultés à respirer."
Enfin, l'ex-ministre de Jacques Chirac s'est dit "quand même un peu étonné qu'en quelques jours, on puisse faire 671 hôpitaux, traiter des centaines de milliers de données rapidement comme ça". Et de conclure : "On voit bien qu'au final les choses ne tiennent pas tellement la route dans la mesure où se sont des malades qui sont déjà hospitalisés", alors que l'hydrochloroquine est présentée comme potentiellement efficace quand elle est administrée à un stade précoce de la maladie.
"Je ne recule absolument pas"
S'agissant de la pétition "Ne perdons plus de temps" lancé par un groupe scientifique dont il fait partie et ayant "recueilli 576.000 signatures", le professeur de médecine a assuré qu'il "ne recule absolument pas". Cette dernière, a-t-il rappelé, "porte sur le fait d'interdire la prescription d'un médicament connu depuis 70 ans et dont on connait l’innocuité (...)" dont "personne ne peut dire que c'est un poison".
Et d'afficher sa satisfaction après l'annonce du ministre de la Santé : "D'ailleurs je vois avec plaisir que Monsieur Veran et, il a raison, demande à la suite de cette étude de réviser puisqu'il ne réserve dans son décret ce médicament qu'à ceux pour lesquels c'est dangereux."
Sur la question de la course au vaccin contre le coronavirus, "il faut être prudent", a-t-il estimé rappelant que concernant "le vaccin de la dengue, il y a eu de gros problèmes" et "qu'on en apprend tous les jours un peu plus sur le Covid".
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