Le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti s'est défendu jeudi devant la presse après les révélations la veille d'une omission de 300.000 euros de revenus dans sa déclaration d'impôts, "une erreur" de son ancien comptable.
Mercredi, Mediapart et L'Opinion avaient révélé que M. Dupond-Moretti avait omis de déclarer, dans sa déclaration pour 2018-2019 (alors qu'il était encore avocat) 300.000 euros tirés de droits d'auteur et liés au spectacle qu'il jouait alors au théâtre, et qui auraient dû générer 180.000 euros d'impôts.
"C'est mon actuel comptable qui s'est rendu compte d'une erreur qui avait été commise par son prédécesseur", a déclaré le ministre devant les caméras, en marge d'un déplacement à Troyes.
"Dès que cette erreur m'a été signalée j'ai d'initiative informé l’administration fiscale", a-t-il dit.
"Ces sommes sont passées par mes comptes courants et l'Urssaf et la TVA ont été payées sur ces sommes. L'administration fiscale a regardé ce dossier attentivement et a dit qu'il s’agissait d'une erreur", a-t-il martelé.
L'entourage du ministre avait indiqué mercredi à l'AFP que la rectification avait eu lieu et que la situation fiscale du ministre était "totalement réglée".
"Je n'ai rien d'autre à dire", a conclu M. Dupond-Moretti devant les journalistes, "sauf que je me pose des questions sur la façon dont certains de vos confrères ont été saisis de cette nouvelle".
Le garde des Sceaux se serait sans doute passé de ces révélations, quelques jours après une rarissime perquisition dans les locaux du ministère de la Justice le 1er juillet et alors qu'il est convoqué la semaine prochaine à la Cour de justice de la République en vue d'une mise en examen, une première pour un ministre en exercice.
L'enquête de la CJR, seule habilitée à juger les ministres, a été ouverte en janvier pour "prise illégale d'intérêt".
M. Dupond-Moretti est soupçonné d'avoir profité de ses fonctions de ministre pour régler des comptes dans des dossiers dans lesquels il avait été impliqué en tant qu'avocat, en ordonnant des enquêtes administratives sur plusieurs magistrats dont trois du Parquet national financier (PNF).
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