Nous sommes un an - un an déjà -, jour pour jour, après l'exécution de l'Américain Troy Davis, dans l'état de Géorgie, dans le sud-est des Etats-Unis.
Je me souviens très bien de la mobilisation internationale du Web pour tenter d'éviter le pire ("Un millon de tweets pour Troy Davis"). Tous ces internautes qui avaient pris comme "avatars", à la place de leurs photos, sur les réseaux sociaux, le visage de Troy Davies ; "I Am Troy Davies" hurlaient-ils.
Pour rien, malheureusement.
Troy Davis, noir américain de 42 ans, était accusé d'avoir tué un policier blanc.
Jusqu'à l'extrême limite, il avait clamé son innocence.
Vous vous souvenez peut-être que, lors du procès, neuf témoins l'avaient désigné comme l'auteur du coup de feu.
Pourtant, l'arme du crime n'avait jamais été retrouvée et aucune empreinte digitale, ni trace d'ADN n'avait été relevée. Depuis, sept témoins se sont rétractés et certains d'entre eux ont affirmé avoir été poussés à accuser Davis par la police.
Un après, il faut relayer l'initiative d'Amnesty International qui ne renonce pas et qui appelle à à relancer l’enquête avec la NAACP, la National Association for the Advancement of Colored People.
Les deux associations demandent au ministère de la Justice et au gouvernement de Géorgie de mener une "enquête complète, indépendante, impartiale et transparente".
Mais leur requête dépasse de loin le seul cas Davis.
D'autres prisonniers ont malheureusement été exécutés alors que des doutes subsistaient sur leur culpabilité.
Surtout, plusieurs autres condamnés attendent toujours dans "le couloir de la mort" (c'est l'expression la plus horrible que je connaisse), comme par exemple Reggie Clemons, accusé du meurtre de deux jeunes filles. (Voir ici aussi).
Dans la frénésie d'un système médiatique mondial dopé par le Web, système dans lequel une information chasse la précédente, avant d'être zappée elle-même, il est rare que le droit de suite s'exerce ; a fortiori un an après.
Alors que les États-Unis s'apprêtent à élire leur président, il faut donc continuer à faire pression de manière internationale pour que la peine de mort (compétence fédérale) soit supprimée par les 33 états qui l'appliquent encore.
C'est que la fin de la peine de mort n'est nullement une question "intérieure" américaine.
C'est une affaire de civilisation dans un pays qui n'a que ce mot à la bouche !
Il est donc nécessaire que des internautes dans le monde entier soutiennent le combat.
Ils sont déjà nombreux à le faire aux États-Unis.
Et parmi les centaines de messages qui défilent déjà sur Twitter, je suis tombé, par hasard, ce matin, sur celui de Scooter Taylor : "today marks the 1 year anniversary of the Troy Davis murder. We said we'd never forget...but some have". "Aujourd'hui, c'est le premier anniversaire du meurtre de Troy Davis. Nous avions dits que nous n'oublierions jamais... Mais pas mal ont oublié"...
J'espère que vous n'oubliez pas.
Discutons-en...
6 Commentaires
Sikkim
En Septembre, 2012 (14:36 PM).....
En Septembre, 2012 (15:04 PM).....
En Septembre, 2012 (15:07 PM)Lolotte
En Septembre, 2012 (17:09 PM)Vrai
En Septembre, 2012 (22:19 PM)Baye Bass
En Septembre, 2012 (12:24 PM)Participer à la Discussion