Me Wade : '' c'est faux, l'intégration économique ne précède pas nécessairement l'intégration politique''

Accra, 3 juil (APS) - Le président de la République, Me Abdoulaye Wade, a qualifié de ''fallacieux'' l'argument selon lequel il faut une intégration économique avant de mettre en place le gouvernement de l'Union africaine.

''Le premier camp dit qu'il faut y aller étape par étape. Mais ce sont des arguments fallacieux, parce que l'intégration politique peut aider l'intégration économique'', a déclaré Abdoulaye Wade qui s'adressait à la presse à la fin d'une séance à huis clos consacrée, lundi, à la création du gouvernement de l'Union africaine.

''Tout le monde se dit d'accord sur les Etats-Unis d'Afrique et le gouvernement continental. Mais certains posent des préalables'', a notamment dit Abdoulaye Wade.

''Certains pays veulent y aller immédiatement. D'autres disent qu'il faut y aller progressivement'', a expliqué le chef de l'Etat sénégalais, qui a reconnu l'existence de deux camps, ''mais qui ne sont pas antagonistes''.

Abdoulaye Wade s'est dit ''optimiste'' dans la mesure où ''tout le monde se dit d'accord'' sur cette idée ainsi que sur les Etats-Unis d'Afrique.

La session ordinaire des chefs d'Etat et de gouvernement des pays membres de l'Union africaine, ouverte dimanche dans la capitale du Ghana, est consacrée à la création d'un gouvernement fédéral africain. Une trentaine de chefs d'Etat du continent prennent part à la rencontre qui dure trois jours.

Interpellé sur la position du Sénégal, le chef de l'Etat a indiqué que ''nous avons proposé une solution transitoire qui intègre tous les domaines'', précisant que ''nous avons proposé que chaque pays conserve son ministère des Affaires étrangères''.

Me Wade, qui a relevé qu'il n'y a ''pas de salut pour l'Afrique en dehors de son unité politique'', a ajouté que ''la rationalité économique nous impose à avoir un seul marché''.

Il a en outre précisé que les ministres de l'Union ''ne suppriment les ministres des Etats, ils apportent un plus''.

Les discussions devraient se poursuivre dans la nuit du lundi à mardi.

''Je n'exclus pas la possibilité pour un certain nombre d'Etats d'aller ensemble'', a dit le président sénégalais en réponse à la question de savoir quelle serait l'attitude de son pays si cinq Etats décidaient de mettre en place ce gouvernement.

AD/CTN