“ L’Afrique est un continent debout ” : loin des certitudes de l’afro-pessimisme, le Premier ministre Macky Sall invite à une foi en l’Afrique et en ses potentialités malgré les difficultés. Le chef du Gouvernement représente le chef de l’Etat à ce 24e Sommet France-Afrique de Cannes.
Cannes (France) : « Je ne peux que me féliciter que les partenaires de l’Afrique comme la France, le Japon ou la Chine aient compris nos préoccupations et se mettent à nos côtés pour y faire face ». C’est en substance ce que le Premier ministre du Sénégal, Macky Sall, a déclaré hier matin, sur le tapis rouge, juste à la descente des fameuses marches du Palais des festivals et des congrès de Cannes (sud de la France), à l’issue de la cérémonie d’ouverture du 24è sommet France-Afrique. Représentant le chef de l’Etat retenu au pays par la campagne électorale pour la présidentielle du 25 février prochain, M. Sall était au nombre de la quarantaine de chefs d’Etat et de gouvernement invités par le président français Jacques Chirac à prendre part à ce qui sera son dernier sommet du genre. Pour Macky Sall, cette « nouvelle prise de conscience » est la preuve que l’Afrique est un continent debout, qui marche et qui compte. C’est vrai qu’elle reste un continent jeune et est, à ce titre, confrontée à des problèmes de développement et de démocratie, mais elle entend jouer le rôle qui doit être le sien dans la marche du monde. Et pour cela, il lui faut conjuguer ses efforts avec ceux de ses partenaires. Ce qui est l’idée de base de ces conférences des chefs d’Etat et de gouvernement d’Afrique et de France.
Le Sénégal, selon lui, est si conscient du rôle qu’il a à jouer dans le développement de l’Afrique qu’il ne se contentera pas d’être présent dans la Commission 2 (« Place et poids de l’Afrique dans le monde », présidée par l’Afrique du Sud et non le Sénégal comme initialement annoncé). Il sera dans les deux commissions : « Matières premières » et « L’Afrique et les médias ». Parce que d’une part, notre pays est conscient de toutes les difficultés liées à la hausse des produits pétroliers par exemple et de leurs effets sur la vie quotidienne des citoyens et de la nécessité de transformer sur place les matières premières dont dispose l’Afrique. Et d’autre part, du fait que les médias occupent une place indissociable avec le développement. D’après le Premier ministre, il est temps de changer l’idée que l’on a souvent du continent, avec les clichés comme les crises et les guerres qui alimentent les points de vue des afro-pessimistes. « Elle a un taux global de croissance de près de 6 % ; ce qui est supérieur à celui de nombre de pays européens ». Mais, selon lui, l’Afrique a encore un long chemin à parcourir. Ne serait-ce que sur la voie de la valorisation de ses matières premières qu’elle gagnerait à transformer sur son sol, afin d’éviter les contre-coups de la détérioration des termes de l’échange. Macky Sall estime que de ce point de vue, « les médias, surtout africains, doivent nous aider à mieux faire passer notre image ». Selon lui, il faut « un réel changement de mentalité » de la presse africaine trop encline, à ses yeux, à « détruire l’image de leur pays ». Pour le Premier ministre du Sénégal, l’heure n’est pas encore à rendre hommage à Jacques Chirac, le président français qui prend part, à Cannes, à son dernier sommet France- Afrique. « Il faut plutôt le féliciter pour les efforts qu’il a fournis et les initiatives qu’il a prises en faveur de l’Afrique depuis douze ans ». D’après Macky Sall, le sillon creusé par M. Chirac dans les relations de son pays avec le continent africain est si profond que son prochain départ de l’Elysée ne devrait guère remettre en cause les acquis si judicieusement engrangés.
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