Sa candidature pour la Faculté de Technologie de Brooklyn, où il compte étudier les mathématiques et l’Informatique, a non seulement été acceptée, mais en plus, plusieurs bonnes volontés se sont manifestées pour le prendre en charge, en envoyant de l’argent ou des formes de soutien en nature. Une fondation a même été créée, pour centraliser toutes les formes d’aide en sa faveur. Le journaliste de Ap commente, d’ailleurs, que, «quand la mère de Amadou Ly est partie au Sénégal en le laissant derrière elle pour qu’il acquière une éducation américaine, le jeune immigrant clandestin avait peu de personnes vers qui se tourner pour de l’aide». Situation tellement différente de ce qu’il vit aujourd’hui, que le jeune sénégalais a commenté en ces termes : «Je n’ai jamais pensé que des personnes aussi importantes qu’un sénateur s’intéresseraient à cette histoire. Caméras, journaux, des gens que je ne connais pas, des gens qui se lèvent et me font savoir qu’il est possible d’avoir de l’aide. Cela est rassurant, et j’en suis très reconnaissant.»
Il ne serait pas prématuré pour le jeune sénégalais de considérer qu’il revient de loin, lui qui, depuis novembre 2004, est sous le coup d’une procédure d’expulsion, faute de documents en règle pour rester sur le territoire américain. On se rappelle que les médias américains se sont intéressés à ce jeune lycéen lorsque ses camarades de l’école de East Harlem et lui, ont remporté le premier prix de robotique, devant des élèves d’écoles plus prestigieuses de la ville. C’est au moment de se rendre à Atlanta pour la compétition nationale de robotique que le jeune homme a été obligé d’avouer son histoire à ses congénères.
N’ayant aucun document pour prendre l’avion pour Atlanta, le jeune homme a dû se taper un voyage de 18 heures en train pour retrouver ses coéquipiers. Entre-temps, Hillary Clinton et le député de New York, Charles Rangel, ont adressé une lettre au ministre chargé de la Sécurité intérieure, pour intercéder en sa faveur. L’ex-Première dame des Etats-Unis, devenue New-Yorkaise depuis son élection au Sénat américain, a déclaré : «Amadou et ses coéquipiers ont fait la fierté des New-Yorkais, et mis en évidence le fait que des jeunes gens de communautés pauvres et désavantagées peuvent compétir dans une matière académique dont notre pays a tant besoin.»
Amadou est arrivé à New York à 14 ans, la veille des attentats du 11 septembre. Sa mère l’a confié à une amie émigrée, à charge pour cette dernière de le mettre à l’école. Mais, cette dernière a changé d’avis, et l’a abandonné à New York, le laissant à son sort. Ce fils de policier sénégalais, dont le New York Times dit qu’il est membre d’une famille de 12 enfants, a fini par trouver de l’aide auprès d’un ami taximan.
Beaucoup de gens espèrent que la situation d’Amadou va permettre d’influer sur le débat en cours aux Etats-Unis sur l’immigration, dans un sens beaucoup moins restrictif que le voudraient certains. 
Pour Amadou Ly, le jeune prodige sénégalais de New York, le conte de fées continue, après sa victoire au concours de robotique. Les feux des projecteurs sur sa personne, et sur son histoire, pourraient, paradoxalement, favoriser sa régularisation vis-à-vis de l’immigration américaine, et lui permettre d’obtenir des papiers en bonne et due forme. Une dépêche de l’agence Associated press (Ap) a annoncé, hier mercredi, que des personnalités de la ville de New York, aussi importantes que le sénateur américain Hillary Rodham Clinton, épouse de l’ancien Président des Etats-Unis, Bill Clinton, se sont engagées dans la campagne pour régulariser sa situation.
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