Au Liban, alors que la monnaie nationale a perdu 200% de sa valeur face au dollar, les autorités ont déployé une vaste campagne pour lutter contre la spéculation sur le marché noir.
De notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
Jeudi 14 mai, le procureur financier a ordonné l’arrestation de Mazen Hamdane, le responsable des opérations monétaires à la Banque du Liban.
Après avoir été longuement entendu par les enquêteurs, ce dernier a été escorté par les forces de l’ordre à son bureau pour récupérer certains documents avant d’être arrêté, jeudi 14 mai. Aucune charge n’a encore été retenue contre lui.
La spéculation monétaire au coeur de la crise financière
La semaine dernière, le procureur avait ordonné l’arrestation du président du syndicat des changeurs, accusé de spéculation monétaire qui aurait accéléré l’effondrement de la livre libanaise face au dollar. Cinquante-cinq changeurs sont sous les verrous dans le cadre de cette enquête. Aujourd’hui, un dollar vaut 4 200 livres sur le marché noir, alors que le taux officiel est fixé à 1 500 livres. La dépréciation de la monnaie nationale a provoqué une flambée des prix.
Des sources informées indiquent que le procureur cherche à établir un lien entre les spéculateurs et le responsable de la Banque centrale. Ces arrestations interviennent alors que la relation s’est dégradée entre les autorités politiques et le gouverneur de la Banque du Liban.
Le Premier ministre Hassan Diab a publiquement dénoncé les mesures prises par Riad Salamé, qui auraient contribué à la pénurie de dollars dont souffre le Liban, selon les milieux gouvernementaux. Hassan Diab reproche au gouverneur son manque de transparence et de coopération avec le pouvoir exécutif, qui a approuvé la semaine dernière un vaste plan de réformes économiques et financières.
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