(Correspondant permanent à Paris) - Les deux incendiaires du bus à Marseille ont écopé hier, chacun, huit ans de prison ferme. C’est la décision du juge qui a été rendue publique hier dans l’après-midi après le réquisitoire du procureur général qui avait requis douze ans pour chacun. A l’annonce du verdict, l’un des enfants n’en revenait pas et s’est exclamé en ces termes : ‘Pourquoi moi ?’. Alors que l’une des mères des coupables est tombée évanouie à la proclamation de la peine. Quant à son avocat, il soutient : ‘Je ne sais pas quand il redeviendra lui-même. Il est ailleurs, il est différent, il est inatteignable’, rapporte la presse française.
La principale victime, Mama Gallédou, une étudiante de 27 ans qui a témoigné au procès jeudi en visioconférence, a été brûlée sur 62 % de la surface du corps. ‘On souhaite que cela puisse l'aider à se reconstruire’, a déclaré sa mère, Yaye Satou Gallédou, après le jugement. Quant au père de la victime, Bocar Sally Gallédou, il s’est remis à la justice : ‘Nous avons toujours eu confiance dans la justice tout en regrettant que la vérité n’ait pas été connue. Nous attendions la vérité, mais nous ne l'avons pas obtenue.’
Mama Gallédou, absente, a été informée par téléphone par son avocat, Me Alain Molla, qui soutient : ’Elle est soulagée. Elle ne regrette pas d'être venue. Ce n'était pas un acte destructeur mais au contraire un acte fondateur’, a-t-il expliqué à la presse. Et de poursuivre : ‘Elle ne veut pas être un symbole, ni l'instrument d'une politique pénale répressive’. Mais Me Molla estime que ‘cette sanction servira de référence à la cour d'assises qui doit malheureusement rouvrir ce débat douloureux pour Mama et sa famille’.
Une nouvelle fois interrogés avant de rendre la sentence, les deux enfants, âgés 15 et 16 ans, ont réitéré leur regret et soutiennent qu’ils n’avaient eu l’intention de donner la mort. Constatant qu’il y a plusieurs zones d’ombre dans cette affaire pour pouvoir dire le principal coupable parmi les deux, le président du tribunal a reconnu la culpabilité des deux enfants. Pour lui, il ne faut ‘plus laisser faire’ pour des ‘défaillances d'un système éducatif’ et ‘croire à la rédemption’ des accusés. Mais ils ne sont pas les seuls coupables. Six accusés, âgés de 16 ans, attendent d’être jugés. Ils le seront en Cour d’assises du 3 au 7 décembre 2007 à Marseille.
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