Ce jeudi, la Guinée va se réveiller avec une grève générale déclenchée par l’Intercentrale Cntg-Ustg. La décision a été annoncée à l’occasion d’une assemblée générale tenue hier à la Bourse du travail, à Sandervallia, commune de Kaloum.
A moins d’une semaine de sa prise de fonction, la nouvelle ministre guinéenne de l’Emploi, Pierrette Tolno, se trouve en face d’une montagne à déplacer. L’Intercentrale, composée de la Confédération nationale des travailleurs de Guinée (Cntg) et l’Union syndicale des travailleurs de Guinée (Ustg), a décrété une grève générale, sur toute l’étendue du territoire national, à partir de demain, 8 juin 2006. Un mot d’ordre que les syndicalistes comptent maintenir jusqu’à la satisfaction des revendications des travailleurs.
Une décision prise hier, à l’issue d’une assemblée générale tenue à la Bourse du travail sise à Sandervallia dans la commune de Kaloum. Cette rencontre, qui a réuni des travailleurs des secteurs public, mixte, privée et même de l’informel, a été sanctionnée par une déclaration signée par Elhadj Yamoussa Touré, deuxième secrétaire général adjoint de la Cntg, et du Dr Ibrahima Fofana, secrétaire général de l’Ustg, qui a été récemment menacé de mort.
Aucune réaction n’est encore enregistrée de la part des autorités, en particulier celle de l’Emploi. Or cette grève générale qui mobilise aussi les enseignants risque d’empêcher les examens au niveau national. En outre, à moins d’un miracle, cette décision augure des lendemains difficiles pour les populations guinéennes déjà affaiblies par des problèmes de tout ordres: insécurité, cherté de la vie, insalubrité, santé précaire, un système d’éducation handicapé, manque d’eau et d’électricité, etc.
Par ailleurs, les syndicalistes motivent leur mot d’ordre de grève générale par l’augmentation «démesurée» du prix du carburant à la pompe de l’ordre de 25%, intervenue le vendredi 12 mai 2006. S’y ajoute la flambée des prix des denrées de première nécessité, ainsi que ceux des biens et services, consécutive à la hausse du prix du carburant entraînant la baisse dramatique du pouvoir d’achat des travailleurs des retraités et des laborieuses populations de Guinée. Aussi estiment-ils que l’augmentation des salaires des fonctionnaires, intervenue à la fin du mois d’avril 2006, a été compromise par cette augmentation du prix du carburant. Or dans une lettre en date du 30 mars 2006, l’Intercentrale Cntg-Ustg mettait en garde le gouvernement contre toute augmentation unilatérale du prix du carburant en ces termes : «Toute augmentation du prix du carburant à la pompe, au courant de l’année 2006, entraîne ipso facto la trêve sociale.»
Par ailleurs, seuls quatre points sur les 20 retenus dans le protocole d’accord tripartite signé le 3 mars 2006 ont connu à ce jour une satisfaction totale ou partielle. Et les syndicalistes, prenant en compte l’engagement et la détermination des travailleurs et des retraités de Guinée, tous secteurs confondus, veulent sortir de la pauvreté et de la misère dans lesquelles ils végètent actuellement avec leurs familles. Aussi maintiennent-ils leurs propositions de sortie de crise faites au gouvernement et au patronat, le 3 juin dernier.
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