ETHIOPIE: Cinq bombes explosent à Addis Abeba

Les cinq explosions ont été provoquées par des bombes, a indiqué la police éthiopienne. La cinquième bombe a explosé vers 19h00 locales (16h00 Gmt) dans l'est d'Addis Abeba, sans faire de blessés ou de dégâts, a précisé la police. "Une explosion a eu lieu dans un mini-bus à environ 09h00 (06h00 GMT) ce matin. Une personne est morte", a déclaré le porte-parole de la police fédérale, le commandant Demsach Hailu. Toutes les victimes sont éthiopiennes, a-t-il précisé. Selon des témoins, le mini-bus a été entièrement détruit et carbonisé. "J'étais assis à l'arrière du minibus. Il était plein. Je me rendais au travail quand soudain il a explosé", a raconté Mohamed Rachid, 30 ans, qui souffre d'une fracture du nez et de brûlures à la jambe. Dans l'après-midi de lundi, vers 15h00 (12h00 Gmt), une autre bombe a explosé à proximité d'un restaurant du quartier de Mexico (ouest), faisant 13 blessés selon la police. Une autre explosion, due également à une bombe, avait eu lieu à environ 08h30 (05h30 Gmt) dans l'abattoir principal de la capitale, appartenant au gouvernement, ne faisant ni dégâts ni victimes, selon la police. Une quatrième bombe a également explosé dans l'après-midi dans le quartier de Teklehaimanot (nord-ouest), selon la police. Aucune de ces explosions n'avait été revendiquée lundi soir. Mais selon plusieurs sources diplomatiques, elles pourraient être le fait de groupes rebelles indépendantistes qui pourraient être soutenus par l'Erythrée voisine. Le 7 mars, trois grenades avaient explosé à Addis Abeba, faisant au moins quatre blessés. Le 12 mars, la police fédérale éthiopienne avait accusé l'Erythrée d'avoir fourni les grenades et aidé les "terroristes" à les poser. Asmara avait ensuite démenti tout lien avec ces explosions.

Fin janvier, deux grenades, visant une banque et un hôpital, avaient explosé dans deux quartiers de la capitale, ne faisant que des dégâts matériels. La tension est vive dans la capitale éthiopienne depuis les élections législatives de mai 2005, remportées officiellement par le pouvoir sortant mais contestées par l'opposition qui accuse le gouvernement de fraudes. En juin et novembre 2005, des heurts entre la police et des sympathisants de l'opposition avaient fait au moins 84 morts en Ethiopie. Par ailleurs, les relations entre l'Ethiopie et son voisin l'Erythrée sont tendues, à cause du tracé de leur frontière commune. Les deux pays de la Corne de l'Afrique se sont opposés lors d'une guerre frontalière de 1998 à 2000 qui a fait au moins 80.000 morts. Les tensions entre les voisins restent aujourd'hui très vives.