En Espagne, l’enquête sur les causes de la catastrophe ferroviaire de Saint-Jacques-de-Compostelle, qui a coûté la vie à 78 personnes le 24 juillet, s’oriente vers une faute du conducteur du train, qui avait lui-même admis circuler au moment du déraillement à une vitesse deux fois supérieure à celle autorisée. Le cheminot de 52 ans, Francisco José Garzon Amo, a été placé en garde à vue dès le 25 juillet pour "des faits présumés d'homicide par imprudence".
Légèrement blessé dans l’accident, le conducteur du train a été transféré de l’hôpital vers le commissariat, où il sera interrogé par les enquêteurs sur les conditions de l’accident. Au moins 78 personnes ont perdu la vie, le 24 juillet, lorsque le train en provenance de Madrid a déraillé dans un virage serré à quatre kilomètres de la gare de Saint-Jacques-de-Compostelle.
Les policiers pourront notamment interroger le conducteur du train sur la retranscription d'une communication radio, révélée par le journal "El Pais", dans laquelle le cheminot admettait circuler à 190 kilomètres/heure au lieu des 80 autorisés. Une vitesse excessive que semble confirmer une vidéo de quelques secondes, apparemment filmée par une caméra de sécurité sur les voies, montrant le train qui surgit à toute vitesse à l'entrée du virage puis qui sort des rails et se couche sur le côté. Selon des sources proches de l’enquête citées par le journal "El Mundo", le cheminot parlait au téléphone au moment du drame.
Le conducteur pourrait être entendu par un juge dès dimanche
Ces éléments ont permis aux autorités espagnoles de rapidement mettre en cause la responsabilité du conducteur du train, qui travaille depuis 30 ans à la compagnie publique des chemins de fer Renfe. "Il y a des indices raisonnables pour considérer qu'il puisse avoir une éventuelle responsabilité dans ce qui s'est passé, ce que devront de toute façon déterminer le juge et l'enquête", a estimé le ministre de l'Intérieur, Jorge Fernandez Diaz, à l'occasion d'un déplacement sur les lieux de l'accident.
"Déjà, quatre kilomètres avant le lieu de l'accident, il s'est vu notifier de commencer à ralentir", soulignait plus tôt le président du gestionnaire du réseau Adif, Gonzalo Ferre, sur la télévision nationale.
"À cet endroit passent six trains chaque jour et ce conducteur y est passé 60 fois, c'est-à-dire que sa connaissance de la ligne doit être exhaustive et maximale, à un endroit où la vitesse est limitée de manière permanente à 80 kilomètres/heure", a renchéri le président de la Renfe, Julio Gómez-Pomar Rodríguez, sur la télévision Antena 3.
Le conducteur du train pourrait être entendu par un juge dès dimanche.
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Keykendo
En Juillet, 2013 (08:05 AM)Participer à la Discussion