Tous les 26 du mois, le ballet de la Terre et de Mars autour du Soleil place les deux planètes en position idéale pour l’envoi de mission spatiales. Cette « fenêtre de lancement » s’ouvre ce mois de juillet pour quelques semaines. Les Émirats Arabes Unis, la Chine et les États-Unis entendent bien en profiter.
C’était le 25 septembre 2019. Hazza Al Mansouri, le premier astronaute des Emirats Arabes Unis s’envolait depuis Baïkonour à bord d’une fusée Soyouz pour rejoindre la Station spatiale internationale. Le 15 juillet, ce sera cette fois une fusée japonaise qui embarquera l’objet de la nouvelle mission du pays, mais cette fois la destination sera plus lointaine : Mars.
« Hope » est une mission scientifique qui se placera en orbite autour de la planète rouge. « Les questions auxquelles on veut apporter des réponses concernent l’atmosphère martienne, explique Omran Sharaf, le directeur du projet à l’agence spatiale émirati. Avec Hope, pour la première fois, la communauté aura une vue de l’atmosphère martienne dans son ensemble, à plusieurs moments de la journée et à différentes saisons. On va regarder les interactions entre les différentes couches de l’atmosphère et la vitesse à laquelle elle perd de l’oxygène et de l’hydrogène. »
Ces données permettront de répondre à une question aujourd’hui encore sans réponse : pourquoi Mars perd-elle peu à peu son atmosphère ? « C’est une des raisons principales qui font que cette planète est morte aujourd’hui », conclut Omran Sharaf, qui précise que toutes les données récoltées par Hope seront partagées avec la communauté scientifique internationale.
Atterrisseur chinois
Les Emirats Arabes Unis ne seront pas les seuls à faire leur baptême du feu martien. La Chine va également lancer ce mois-ci sa première mission vers la planète rouge. Tianwen-1 (« Questions célestes ») sera encore plus ambitieuse puisqu’en plus d’un orbiteur, elle possède également un atterrisseur. Il s’agira d’un rover qui roulera sur le sol de Mars pour mener des expériences scientifiques.
Même si cette mission est inédite, les ingénieurs de la CNSA, l’agence spatiale chinoise, ont cependant une solide expérience. L’engin qui sera envoyé vers Mars est en effet similaire à ceux qui ont roulé sur le sol lunaire. Cela dit, se poser sur la planète rouge constituerait un véritable exploit. Seul un pays y est parvenu jusqu’à présent : les États-Unis.
Drone américain dans un nouveau lieu martien
L’agence spatiale américaine a également sa mission martienne cette année : « Persévérance ». À 1,2 milliards de dollars, elle constitue le projet le plus ambitieux de la Nasa à destination de la planète rouge. Le but est toujours le même et s’inscrit dans la tradition des précédentes missions telles Opportunity ou Curiosity : en apprendre plus sur une éventuelle vie martienne.
« On va aller étudier un nouveau lieu martien et c’est très intéressant, explique Michel Viso, exobiologiste au CNES, l’agence spatiale française, partenaire de la mission. Si vous allez sur Terre, ce n’est pas la même chose à Paris, New York ou en Mauritanie. Ce lieu a été sélectionné car on considère que c’est un lieu qui a sans doute hébergé de l’eau durant longtemps. Il aurait donc retenu dans les sédiments et les boues des traces d’une forme de vie qui aurait pu se développer sur Mars. »
Pour y parvenir, Persévérance embarque sept instruments du dernier cri, et grande nouveauté, un drone fait également partie du voyage, ce qui promet au moins quelques beaux clichés.
Future mission européenne
La mission marque également la première étape d’un projet beaucoup plus ambitieux que tous les scientifiques attendent : un retour d’échantillon de sol martien vers la Terre. Persévérance aura également comme objectif de déposer sur le sol des flacons pour récupérer de la poussière martienne.
Une future mission, européenne cette fois, sera chargée de les récolter puis de les rapporter à destination des laboratoires terrestres.
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