Des militants des Amis de la Terre, de ANV-COP 21 et d’Attac ont manifesté vendredi devant le ministère de l’Economie et des Finances pour réclamer un moratoire sur les projets de développement du géant du e-commerce Amazon en France, qu’ils accusent de détruire les petits commerces.
Une banderole “Changement de propriétaire” a été installée sur la devanture du ministère. Les militants avaient également disposé devant l’entrée du bâtiment public des cartons portant le logo d’Amazon de manière à reproduire, selon l’un des participants, la construction d’un petit entrepôt.
Selon la porte-parole des Amis de la Terre, Alma Dufour, le e-commerce a détruit en France plus de 81.000 emplois entre 2008 et 2019, soit autant qu’en Allemagne, et 46.000 emplois en Espagne. Amazon, “c’est une machine à broyer les petits commerces”, a-t-elle dit lors d’une prise de parole.
Les militants dénoncent l’ambiguïté du gouvernement sur ce sujet, qui vient, selon eux, “soutenir l’implantation massive d’Amazon depuis des mois avec 14 projets autorisés en moins d’un an et en même temps dire aux Français de ne pas acheter dans cette entreprise” pour les fêtes de Noël.
“Il y a un problème majeur de cohérence”, dit Alma Dufour.
Attac estime pour sa part que le géant du e-commerce “échappe à l’impôt sur les sociétés en délocalisant ses bénéfices au Luxembourg”, ce qui entraîne une concurrence déloyale vis-à-vis des commerçants traditionnels.
“Si le gouvernement ne prend pas ses responsabilités, (...) on sera là à chaque projet”, a ajouté Alma Dufour. “On les fera tous tomber un par un.”
Dans un courriel adressé à Reuters, Amazon a regretté être devenu malgré lui “un porte-voix pour certaines organisations souhaitant assurer une meilleure médiatisation des causes qu’elles représentent” et qui s’appuient, selon elle, “souvent volontairement, sur des informations trompeuses”.
Le géant du e-commerce indique avoir investi plus de 9,2 milliards d’euros dans ses activités en France et être à l’origine de plus de 130.000 emplois répartis sur l’ensemble du territoire français, dont plus de 9.300 collaborateurs en CDI à la fin de 2019.
“À mesure que nos recrutements et notre activité en France se développent, Amazon apporte une participation croissante au financement des services publics et du modèle social français”, ajoute le groupe.
Pour 2019, les prélèvements obligatoires liés aux activités d’Amazon en France se sont élevés à plus de 420 millions d’euros, précise-t-il.
Noémie Olive, avec Caroline Pailliez et Henri-Pierre André, édité par Blandine Hénault
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