Les proches d’Alexeï Navalny s’inquiétaient jeudi de la santé de l’opposant faute de pouvoir le rencontrer dans sa colonie pénitentiaire, et cela malgré les affirmations des services pénitentiaires russes jugeant son état “satisfaisant”.
Léonid Volkov, un des plus proches collaborateurs de M. Navalny, ne croit pas aux déclarations des autorités. “Je traduis le langage des flics en russe: comme on s’y attendait, Navalny est à l’hôpital et c’est pour cela que les avocats n’ont pas été autorisés hier” à le voir, a-t-il commenté jeudi sur Twitter. Il “se passe quelque chose de très grave”, a-t-il ajouté.
Mercredi, l’avocate de M. Navalny, Olga Mikhaïlova, avait tiré la sonnette d’alarme et affirmé ne pas avoir eu accès au blogueur et militant anticorruption de 44 ans, qui selon elle se plaint depuis peu de “fortes douleurs au dos” et commence à ne plus sentir ses jambes.
Selon elle, un neurologue a examiné l’opposant pour ses douleurs au dos et ses problèmes aux jambes, mais que celui-ci ne lui avait prescrit que de l’ibuprofène, un anti-inflammatoire courant.
L’état de Navalny “jugé stable et satisfaisant”
M. Navalny a survécu de justesse à un empoisonnement l’année dernière, qu’il impute au Kremlin. Et l’avocate a jugé qu’il pouvait y avoir un rapport entre ses problèmes actuels et son intoxication en 2020.
Les services pénitentiaires (FSIN) de la région de Vladimir, près de Moscou, où est emprisonné l’opposant, ont réagi jeudi matin en affirmant que des examens médicaux avaient été effectués “à la demande des détenus” et que l’état d’Alexeï Navalny a été “jugé stable et satisfaisant”.
Insuffisant aux yeux des alliés de l’opposant, alors que ses avocats essayaient de nouveau jeudi midi de le rencontrer. Jusqu’ici sans succès et sans qu’on ne leur donne d’explication.
Condamné en février à deux ans et demi de prison pour une affaire de fraude datant de 2014, que lui-même, les ONG et de nombreuses capitales occidentales jugent politique, le détracteur le plus en vue du président russe Vladimir Poutine est emprisonné depuis début mars dans une colonie pénitentiaire réputée très dure à Pokrov, à 100 km de la capitale russe.
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