Plus de 1 200 médecins, chefs de service et responsables hospitaliers annoncent, mardi, dans une lettre à la ministre de la Santé leur intention de démissionner de leur fonction administratives si des négociations ne sont pas engagées. Ils assurent qu'ils continueront d'assurer les soins des patients.
Le passage à l'acte est imminent. Plus de 1 200 médecins hospitaliers, dont quelque 600 chefs de service, menacent de "démissionner collectivement" dès ce mardi 14 janvier de leur fonctions administratives si la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, n'engage pas de "négociations" sur le budget et les salaires de l'hôpital.
Une nouvelle étape alors que le personnel hospitalier est en grève depuis des mois pour dénoncer le manque d’effectifs et de matériel, ainsi que les conditions de travail au sein des établissements publics.
"L'hôpital doit être réformé, mais il n'y a pas de grande réforme possible sans moyens", écrivent les signataires dans une lettre publiée lundi par Libération. Ils y dénoncent "l'insuffisance du plan d'urgence" que la ministre a dévoilé fin novembre avec le chef du gouvernement Édouard Philippe, après huit mois de crise.
"C'est pour vous alerter solennellement que nous avons pris en toute responsabilité, la décision inédite et difficile de démissionner collectivement à partir du 14 janvier 2020 si à cette date des négociations ne sont pas engagées", préviennent ces "chefs de service, responsables d'unités fonctionnelles" et autres "responsables de pôles" issus de toute la France.
"Nos revendications sont tout à fait raisonnables"
Tous réclament "une revalorisation significative des salaires, en plus des diverses primes annoncées", une rallonge supplémentaire de 600 millions d'euros pour les hôpitaux en 2020 et "une révision profonde" de leur mode de financement et de leur gouvernance.
"Nos revendications sont tout à fait raisonnables", a estimé le Dr Olivier Milleron, cardiologue à l'hôpital parisien Bichat et porte-parole du CIH. "On n'imagine même pas ne pas être reçus" par la ministre, a-t-il ajouté. Si toutefois ils n'étaient pas entendus, les signataires envisagent non pas d'arrêter les soins mais d'abandonner leurs responsabilités administratives et leur rôle d'interlocuteur avec les directions hospitalières, a expliqué le Dr Milleron.
Interrogée lundi sur Franceinfo, Agnès Buzyn s'est à nouveau dite consciente du "découragement des soignants" qui "est ancien" et a rappelé les mesures déjà annoncées pour permettre notamment "aux hôpitaux qui en ont besoin de rouvrir des lits ou d'embaucher du personnel".
La promesse d'une reprise d'un tiers de la dette hospitalière, soit 10 milliards d'euros sur trois ans, sera amorcée "au deuxième semestre" de l'année 2020, a-t-elle par ailleurs annoncé. De quoi dégager, selon elle, "entre 800 millions et 1 milliard d'euros par an de trésorerie" pour les établissements.
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