Nadine Vereschate a toujours le cœur meurtri. Cette Française, qui a perdu sa fille de 21 ans durant le naufrage du Joola, a la voix nouée cinq ans après. «Ma fille était venue en compagnie de son amie d’enfance pour passer ses vacances ici. Elle n’a pas de tombe et nous sommes 22 familles françaises qui ont perdu des enfants dans cette tragédie maritime. Je ressens de la déception, et à chaque fois, je communie avec les familles sénégalaises durant ses moments de prière. Le ressentiment de chacun est l’abandon. On veut nous faire oublier ou gommer dans nos têtes le naufrage du Joola. Ce n’est pas possible et cela fait partie intégrante de l’histoire du Sénégal. La place du chef de l’Etat devait être parmi nous pour célébrer cet événement douloureux. Chaque année, nous sommes dans la souffrance», pleure-t-elle.
Cinq ans après, cette représentante des familles françaises attend toujours le renflouement de l’épave. Pour pouvoir s’incliner sur la tombe de sa fille. «A chaque catastrophe naturelle, les parents sont toujours dans l’attente de l’identification de leurs proches. Sinon, nous aurons nos souffrances à vie. Techniquement, c’est possible. Pour un bateau, qui ne se trouve qu’à 18 m de fond et à 22 km des côtes gambiennes. On relève partout dans le monde des bateaux. L’Union européenne a accepté de le faire. Mon mari, qui est président du Collectif des familles françaises victimes du Joola en compagnie de Boubacar Bâ et d’Idrissa Diallo s’étaient rendus à Bruxelles. En 2005, au Port de Ziguinchor, le Président avait dit que si techniquement et financièrement, le renflouement était possible, il est d’accord. Nous lui demandons de tenir ses promesses. Aujourd’hui, nous lui demandons d’accepter les propositions qui lui sont faites et non de les refuser. L’Ue a accepté de le faire et je crois qu’elle a fait le nécessaire auprès du gouvernement», avance-t-elle.
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