Le chef de l’Etat, en visite surprise à l’hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière, vendredi, a annoncé que le ministre de la santé, Olivier Véran, avait « mandat » pour commencer « dès la semaine prochaine » les discussions.
« Cet épisode sera l’un des marqueurs du quinquennat ! » A l’Elysée, les grands mots étaient de sortie, vendredi 15 mai, pour commenter la visite surprise effectuée le matin même par Emmanuel Macron à l’hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière. Une visite gardée jusqu’au bout secrète lors de laquelle le chef de l’Etat a lancé ce qu’il a qualifié lui-même de « Ségur » de l’organisation du système de santé, du nom de l’avenue parisienne où est situé le ministère de la santé.
Comprendre : un « plan massif » de réforme du système hospitalier, affaibli par des années de restrictions budgétaires. L’ouverture de ce chantier survient alors que les hôpitaux sortent tout juste de la phase aiguë de l’épidémie de Covid-19 et que des mouvements de contestation des personnels soignants menacent de nouveau de se multiplier, après ceux enregistrés depuis plus d’un an dans les services des urgences.
Lors d’un échange avec des médecins et des responsables de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris, Emmanuel Macron a annoncé que le ministre de la santé, Olivier Véran, avait « mandat » pour commencer « dès la semaine prochaine » un travail de concertation en vue d’une revalorisation des salaires et des carrières des personnels médicaux et paramédicaux. Jusqu’ici, le chef de l’Etat n’avait promis que des primes – de 1 500 euros pour les soignants dans les unités traitant des cas de Covid-19, de 500 euros pour les autres. Insuffisant pour les soignants, qui réclament des augmentations pérennes. « On ne peut pas attendre que la fin du Covid arrive » pour entamer ce travail, a lui-même reconnu M. Macron. « Cette revalorisation sera intégrée dans le PLFSS [projet de loi de financement de la Sécurité sociale] rectificatif prévu en juillet », assure-t-on à l’Elysée.
Devant des médecins mais aussi des infirmières parfois remontées, Emmanuel Macron a détaillé les quatre « piliers » sur lesquels devrait reposer son futur plan : revalorisation des salaires et des carrières donc, investissement dans les bâtiments et le matériel, mise en place d’une gouvernance plus souple et « plus déconcentrée », et enfin nouvelle organisation du système de santé basée sur le territoire. « Il y a une nécessité de penser les interfaces avec la médecine de ville, avec le médico-social », a-t-il jugé.
Mea culpa
Dans le détail, le chef de l’Etat a annoncé qu’il reviendrait sur une mesure phare du plan d’urgence en faveur de l’hôpital public présenté en novembre 2019 par Agnès Buzyn et Edouard Philippe : la reprise sur trois ans, à partir de 2020, de 10 milliards d’euros de la dette hospitalière, soit un tiers du total. « Ça ne parle à personne, personne ne dit que c’est une bonne idée. Ce n’est sans doute pas une bonne idée. Donc il faut oublier ce truc et réinvestir différemment », a annoncé le chef de l’Etat. « On ne va pas annuler cette annulation, nuançait-on à l’Elysée. Mais on se rend compte qu’elle ne suffit pas et qu’il faut trouver les moyens d’investir davantage dans l’hôpital. »
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