Jacques Attali, chargé de cette mission par le président Nicolas Sarkozy, a insisté à plusieurs reprises sur l’urgence à agir, n’hésitant pas à parler d’une économie mondiale "au bord de la récession" et d’une France "sur la pente du déclin".
Une des mesures phares pour doper l’économie serait de faciliter la délivrance de visas aux étrangers, selon Le Figaro qui s’est fait l’écho jeudi de certaines dispositions préconisées par les 41 membres de la commission.
Dès le mois de novembre, l’ancien conseiller de François Mitterrand avait appelé le gouvernement à revoir sa politique de régularisation, estimant que "la France a besoin d’immigration" pour résoudre ses problèmes de main-d’oeuvre "dans certains secteurs-clés comme le bâtiment, l’industrie lourde ou l’hôtellerie-restauration".
Une telle mesure prend le contre-pied de la politique de Nicolas Sarkozy qui plaide pour une maîtrise des flux migratoires. Mardi, le chef de l’Etat a promis d’aller "jusqu’au bout d’une politique fondée sur des quotas".
Jugeant qu’il y a trop de niveaux de collectivités locales, la commission Attali préconiserait également la disparition progressive des départements, échelon administratif créé au moment de la Révolution, qu’elle considère comme dépassé.
M. Attali, qui évoquait un tel bouleversement dès le mois d’octobre, plaide aussi pour la mise en place de "super-communes" (environ 6.000) après regroupements ou fusions, au lieu des quelque 36.000 actuelles.
Les compétences exercées actuellement par les conseils généraux seraient dévolues aux régions et aux structures intercommunales.
Cette perspective fait bondir nombre d’élus locaux, de droite comme de gauche. "Pourquoi le département serait-il un frein à la croissance ? Pourquoi pas la région, la commune, la structure intercommunale ?", s’indignait début novembre le président de l’Assemblée des départements de France (ADF), le socialiste Claudy Lebreton.
Au total, le rapport Attali fera environ 300 propositions touchant les domaines les plus divers, notamment une libéralisation de certaines professions réglementées, comme celle des chauffeurs de taxi, jusque-là soumise à des quotas.
Il devrait plaider pour une réduction "massive" du coût du travail, via une baisse des cotisations financée par un relèvement de l’impôt.
En matière de travail, la commission devrait se montrer favorable à un cumul emploi-retraite ainsi qu’à la possibilité de rompre à l’amiable le contrat de travail, comme le demande le Medef.
Elle veut aussi "lever les barrières" dans le commerce, comme le suggérait déjà son rapport d’étape à la mi-octobre, avec la fin de l’interdiction de revente à perte et une totale liberté dans les relations entre distributeurs et industriels.
Par ailleurs, M. Attali devrait proposer la création de dix grands pôles d’université et de recherche, capables de rivaliser avec les meilleures universités mondiales.
Il recommanderait aussi d’axer davantage la recherche vers les biotechnologies, les nanotechnologies et les neurosciences, et d’accélérer la mise en place de l’internet à très haut débit dans les foyers et les administrations
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