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CELEBREE UN PEU PARTOUT DANS LE MONDE - Qui se soucie des réfugiés en Afrique ?

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CELEBREE UN PEU PARTOUT DANS LE MONDE - Qui se soucie des réfugiés en Afrique ?

Ce mercredi 20 juin, le monde a encore célébré, comme à son habitude, la journée internationale du réfugié. En Afrique où se trouve l’essentiel des réfugiés victimes des exactions politiques, des conflits ethniques et de la pauvreté, la situation est encore plus alarmante qu’il y a quelques années. Elle risque de l’être encore l’année prochaine au moment où sera célébré le même événement. 

Une journée passe. Une autre commence. Mais les problèmes demeurent pour des millions d’Africains obligés de partir malgré eux, de leur pays. Et malgré un thème centré cette année, sur « l’intégration locale du réfugié, » rien n’annonce pour les millions d’immigrés dans le monde, des lendemains meilleurs. Face à un problème à géométrie variable qui atteint dans son fond et sa forme la dignité humaine, il semble que les tenants et les aboutissants sont à encore à élucider. Partout dans le monde, le film est noir et le reste. Parce que depuis des années, aucune vraie solution n’a arrangé la situation des réfugiés tant en Asie, qu’en Amérique latine et en Afrique.

Dépassées sur tous les flancs et à court de moyens, les Nations Unies n’en peuvent plus de voir se disperser dans de vastes territoires nus, des millions de gens sans avenir, victimes des guerres et des querelles de groupes ou de personnes. Tous les jours, tous les ans, ils sont des milliers de gens ( des femmes, des enfants, des vieilles personnes) à fuir leur pauvre terroir pour investir des zones vides dépourvues de tous équipements qu’il faut prendre en charge, équiper de manière sommaire, pour accompagner le flux de populations forcées de s’y installer pour fuir la mort surtout.

L’enfer sur terre

Malgré les efforts, cette cartographie des désastres humanitaires caractérise certaines parties du monde et ne semble faire que confirmer la situation qui vivent les millions de victimes issues de ce triangle de la mort (Asie, Amérique du sud et Afrique) dont le continent noir reste le centre. En Décembre 2005, le nombre de personnes relevant de la compétence du HCR s’élevait à 19,2 millions.

Ce chiffre comprenait 9,2 millions de réfugiés (48 %), 839 200 demandeurs d’asile (4 %), 1,5 million de rapatriés (8 %), 5,6 millions de déplacés internes (29 %), et 2 millions d’autres personnes bénéficiant de l’aide du HCR (11 %). Dans le communiqué publié par le haut-commissariat des Nations Unies aux Réfugiés, il a été fait état de la situation grave que vivent certaines parties du monde. Surtout l’Afrique.

On peut noter avec le même communiqué que, « La situation des Réfugiés constitue un problème crucial à l’échelle mondiale et plus particulièrement en Afrique ; continent marqué par toute une myriade de fléaux parmi lesquels la guerre intra et inter ethnies. Economiquement faible et politiquement inconséquente, l’Afrique constitue aujourd’hui, à en croire le Haut Commissariat aux réfugiés, un terrain de prédilection et un terreau fertile pour la bêtise humaine : instabilité, dictature, guerres, maladies ou pandémies ; bref toutes situations aptes à créer le réfugié qu’il soit politique ou économique. »

Les Nations Unies ne peuvent pas tout faire

Face à cycle qui se généralise dans le continent où sont orientées les migrations, les études sont rares et les solutions définitives de retour bien maigres. Qui sont donc tous ces réfugiés qui vont de zone en zone sans espoir de retrouver un jour, une terre d’accueil. Rares sont ceux qui sont suivis d’effets et connus. Ces questions légitimes, ne semblent intéresser aujourd’hui dans le continent noir, que les Nations Unies et les organisations non gouvernementales à la place des gouvernements qui sont à la base de ces mouvements de folie. Tous concentrés autour de la question de l’exercice du pouvoir.

Combien sont-ils encore au moment où le monde est surinformé sur la question du Darfour, le nombre de migrants qui ont quitté la Côte d’Ivoire depuis les évènements de 2000. Combien sont-ils aussi à être revenus dans le nord de la république du Congo, au Rwanda, dans les collines burundaises, depuis les évènements de l’année 1994 qui se sont poursuivis avec la chute du dictateur Mobutu.

Dans l’Angola, où le Mouvement Populaire pour la Libération de l’Angola (Mpla) a fini par remporter sa « guerre de libération » contre l’Union nationale pour l’Indépendance totale de l’Angola (Unita), combien sont-ils à avoir rejoint les terres fertiles du sud et du centre du pays ? La même question est valable pour l’Erythrée, au moment où l’on s’inquiète de la situation vécues par des milliers de gens au sud Soudan, au Darfour et dans l’est du Tchad.

On aurait sans doute parlé pendant toute l’année de la question des réfugiés, qu’on ne réglerait pas tous les problèmes qui en sont liés. Parce que jusqu’ici, les mêmes causes ayant produit les mêmes effets, on peut, sans se tromper, dire que voilà une question qui ne semble pas vraiment intéresser les partis au pouvoir en Afrique et les organisations régionales et sous-régionales de développement. Au moment où tous partagent le même phénomène d’instabilité politique et de croissance de la pauvreté.

Combattant et passionné de l’humanitaire, le sociologue suisse, Jean Ziegler, en sa qualité de rapporteur des Nations Unies sur la question aura beau crier et faire le tour du monde, pour une bonne prise de conscience de cette question majeure de la marche du monde, il ne réglera pas définitivement la question. L’ancien chroniqueur de l’Hebdomadaire Afrique Asie, engage sans doute le dernier combat de sa vie. Mais, s’il s’inquiète encore de ce monde coupé en deux, le vieil homme risque de crier encore des années, pour un monde plus égalitaire, plus apaisé. Mais, que le chemin est long. Une journée passe donc, avec des communiqués envoyés ici aux médias sur la question sans qu’on ne puisse avoir une idée des avancées qui ont été notées ici et là même plus près de nous en Casamance. Sans qu’on ne sache de quoi sera fait demain.

L’année prochaine à pareille époque, on se retrouvera encore à parler d’une journée internationale des réfugiés sans que les Etats ne puisse dire aux citoyens, voilà ce que nous avons fait pour aider les Nations Unies à éradiquer un mal qui a fini par devenir une norme africaine. Une norme des « angles morts » de la planète.



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