Tunisiens, Marocains, Sénégalais, Cap-verdiens, ils étaient plus d'une cinquantaine à manifester, hier, devant l'hôtel de ville vers 16 heures. Travailleurs sans papiers, ils veulent que les métiers de la restauration, de l'hôtellerie et du bâtiment soient reconnus « en tension » dans les A.-M. C'est-à-dire en manque de personnel par rapport aux besoins. Or ces métiers sont exclus de la liste officielle et les travailleurs concernés ne peuvent bénéficier d'une régularisation.
" J'évite les policiers et je n'ose pas sortir le soir "
Un non-sens selon le Collectif des sans-papiers de la CGT locale : « Si ces métiers ne sont pas en tension dans les A.-M. c'est parce que les sans-papiers y travaillent déjà. Les entreprises ne fonctionneraient pas sans eux. Ils sont environ 500 à Nice et 200 à Cannes » soutient Adama Sall, responsable du collectif.
C'est le cas d'Amel, 36 ans qui travaille depuis 2003 dans un restaurant : « Au début, j'ai présenté des faux papiers et j'ai travaillé comme plongeur, puis cuisinier et enfin chef de cuisine. J'avais un contrat et des feuilles de paye. Mais en juillet 2008, quand mon patron a su que j'étais en situation irrégulière, il a tout arrêté. Mais il veut me garder et il m'aide à remplir les formalités. En attendant, c'est la galère. J'ai dû quitter mon appartement et j'ai peur des contrôles. J'évite les policiers, je ne prends les bus que quand il y a du monde dedans et je n'ose pas sortir le soir », raconte-t-il.
À 16 h 30, cinq représentants du collectif ont été reçus en mairie par André Girone, adjoint au maire. À la sortie, Adama Sall était en partie satisfait : « La Ville est favorable à l'intégration de vos métiers dans la liste. Elle fera tout son possible pour débloquer la situation et prendra en charge quelques dossiers de régularisation. Mais nous serons attentifs à ce que les promesses soient tenues et nous manifesterons encore s'il le faut », a-t-il conclu.
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