WASHINGTON- La Banque mondiale a suspendu, hier, le versement de ses prêts au Tchad pour punir N’Djamena d’avoir modifié unilatéralement la loi sur la gestion des revenus du pétrole et brisé l’accord conclu en 1999 avec l’institution multilatérale.
Le président de la Banque, Paul Wolfowitz, a souligné lors d’une conférence téléphonique que cela concernait environ 124 millions de dollars de prêts restant encore à verser. Pour la Banque mondiale, cette décision était particulièrement difficile à prendre car elle montre l’échec de ce qu’elle présentait comme un accord modèle avec un pays pauvre sur la gestion de ses ressources naturelles. « On peut imaginer plusieurs solutions qui répondraient aux intérêts et aux préoccupations des deux parties, mais le problème fondamental jusqu’à présent est que les Tchadiens présentent cela comme une question de souveraineté », a estimé M. Wolfowitz. « Nous essayons de leur expliquer qu’ils ont signé un accord avec la Banque mondiale sur la base de cette loi et que s’ils veulent exercer leur droit souverain pour changer la loi, cela force la Banque à modifier sa politique et ses décisions », a-t-il ajouté.
Les députés tchadiens ont décidé, à la fin décembre, à l’initiative du gouvernement, de modifier la loi sur le pétrole. Le nouveau texte supprime notamment un fonds destiné aux générations futures, sur lequel étaient bloqués 10% des revenus pétroliers perçus par le Tchad, et double également la part des recettes versées, sans aucun contrôle sur leur utilisation, au Trésor public tchadien.
Considéré comme l’un des pays les plus pauvres au monde, le Tchad produit, depuis 2003, du pétrole qui transite ensuite via un oléoduc par le Cameroun jusqu’à un terminal pétrolier maritime. Malgré des revenus de 143 millions de dollars en 2004, cette ressource n’a pas permis d’améliorer les conditions de vie des Tchadiens.
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En Octobre, 2018 (02:15 AM)Anonyme
En Octobre, 2018 (02:15 AM)Participer à la Discussion