Le président sénégalais Abdoulaye Wade, de retour d'un voyage en Iran, a affirmé jeudi que Téhéran serait prêt à une libération de la Française Clotilde Reiss contre celle de deux Iraniens retenus en France. Interrogé par la radio Europe 1 sur sa rencontre avec le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, Abdoulaye Wade a affirmé avoir vu "quelqu'un qui est disposé à relâcher cette jeune fille, mais en échange de deux Iraniens qui sont en France". Il a ajouté être disposé à ce que "l'échange" se fasse au Sénégal. "J'en ai parlé aux autorités françaises, qui sont en train de réfléchir. C'est une piste à explorer, je ne sais pas ce que cela va donner", a-t-il ajouté.
La France refuse un échange
Sauf que cette hypothèse est toujours catégoriquement rejetée par le gouvernement. C'est "inacceptable, scandaleux et inimaginable dans un État de droit", a déclaré, en marge d'une réunion internationale au Quai d'Orsay, le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner. "Elle est innocente, elle n'a rien fait que prendre de petites photos avec son petit appareil parmi une foule de plusieurs centaines de milliers de personnes", a-t-il ajouté. Clotilde Reiss a été arrêtée le 1er juillet pour avoir participé à des manifestations à Ispahan. Elle a été libérée mi-août à condition de rester à l'ambassade de France à Téhéran , dans l'attente de son jugement. Par ailleurs, au sujet des deux Iraniens retenus en France, Bernard Kouchner a précisé que, selon Abdoulaye Wade, Téhéran voudrait les voir remis en liberté : "Le gouvernement français, même s'il le voulait, ne pourrait en rien contrecarrer la justice." L'un des deux hommes serait Ali Vakili Rad, condamné en 1994 à Paris pour l'assassinat de l'ex-Premier ministre iranien Chapour Bakhtiar.
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