XIBAR.NET (Dakar, 11 Mars 2010) - Le premier président Sénégalais, Léopold Sédar Senghor, avait réussi avec brio l’organisation du premier Festival mondial des arts nègres (Fesman). Le troisième a maintes fois reporté le sien. Il pourrait ne pas se tenir, du fait des relations obscures de son épouse, Mme Viviane Vert, et faute de moyens.
Le Festival mondial des arts nègres, une manifestation d’un autre âge, que le président Abdoulaye Wade veut tant, semble encore très mal parti. Comme pour sa statue, il l’a confié à sa fille Sindiely Wade. Mais, il semble compromis. Car, si pour sa statue il a fait voter au Parlement 18 milliards pour sa promotion, les organisateurs du Fesman sont menacés d’expulsion pour devoir des arriérés de paiement de location au gérant de l’immeuble qui abrite leurs activités. Il leur est réclamé 30 millions de nos francs ; soient dix millions par mois. Quel gabegie !
Le coordonnateur du festival, Alioune Badara Bèye, parle de dix millions dus. Mais au-delà de la querelle des chiffres, on peut percevoir une tentative d’arnaque : le festival ayant été reporté au mois de décembre dernier, après plusieurs différés, les organisateurs du Festival n’avaient planifié le paiement de leur location qu’à la fin du mois d’avant. Comédie de l’histoire : on leur réclame 30 millions de nos francs, pourtant Jean-Pierre Pierre Bloch, qui était chargé de l’organisation s’est volatilisé dans la nature après avoir encaissé deux milliards de francs Cfa, « sans rien faire ». Le président Wade, pour se donner bonne conscience, avait menacé de le traduire devant justice. Mais, il n’en fera rien.
Le Français avait laissé entendre qu’il avait des arguments pour sa défense. Il en a exhibé un : un documentaire de trois heures diffusé par la Télévision Voyages, le lundi 8 mars dernier. Il met en relief la Première Dame du Sénégal, Mme Viviane Wade, en tournée à Ninéfécha. Un village suspendu sur les collines de Kédougou, où elle a fait construire un hôpital des plus modernes, mais inaccessible aux populations des environs. Les caméras l’ont suivi pendant trois jours, pour filmer son quotidien au palais et dans la banlieue. Un film qui a coûté les yeux de la tête, mais qui ne rapporte rien au Sénégal. Il n’a contenté que son égo. Le président Wade a jeté deux milliards du contribuable sénégalais dans la gueule du loup. Car, Jean-Pierre Pierre Bloch lui a été recommandé par son épouse en personne. C’est une de ses relations, comme bien d’autres Français autour du président Wade.
L’opposition n’a pas tort de dire que c’est elle et son fils qui gouvernent à la place du président. « L’otage » Wade voulait faire organiser par des Blancs le Festival mondial des arts nègres. C’est cette erreur qui a tout compromis. Mais, certainement qu’il va se rabattre sur l’inauguration de sa statue, d’un coût de 14 milliards de francs Cfa, pour se consoler. Sa fille Sindiely, qui devra gérer la fondation Abdoulaye Wade créée à cet effet, pourra faire autant. Le tort revient à son père, si occupé à contempler le ciel qu’il en a oublié la terre.
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