Dakar, 27 août (APS) - Auteur de titres consacrés à l'émigration, dans un contexte où la question ne suscitait pas autant de débats, Omar Pène, leader du Super Diamano de Dakar, a assuré avoir d'autant plus senti venir cette question que le fait d'émigrer était ‘'devenu un phénomène de mode''.
A ce titre, l'artiste a confié samedi à Radio France internationale que l'histoire tragique du jeune Bouna Wade, qui avait voyagé de Dakar dans le train d'atterrissage d'un avion de ligne en partance pour Lyon, l'a tout à la fois ‘'choqué'' et ‘'réellement inspiré''.
Miraculeusement rescapé de ce voyage, le jeune Bouna Wade avait été renvoyé au Sénégal malgré les protestations d'associations de défense des droits des immigrés. Il s'est ensuite tué broyé par le train d'atterrissage d'un avion dans lequel il essayait de réitérer sa tentative.
Devant la recrudescence du phénomène, Omar Pène préconise une ‘'solution africaine'' pour arrêter l'émigration clandestine, invitant à l'organisation d'un évènement culturel majeur qui devrait enregistrer la participation d'artistes venant de la sous-région dont tous les pays sont concernés, selon lui, par ce phénomène.
‘'Ce que nous avons décidé, c'est d'organiser une très grande manifestation culturelle'', a-t-il confié, sans davantage de précisions. Cette initiative devait contribuer à sensibiliser les jeunes concernés qui, par ailleurs, adorent la musique, a-t-il dit.
‘'Il faut trouver une solution africaine'' à l'émigration clandestine, ‘'faire comprendre réellement'' qu'il faut l'arrêter, a-t-il ajouté. ‘'L'Afrique, a indiqué le leader du Super Diamono, a besoin de ses fils'', puisque ‘'tout est à construire dans notre continent''.
Puisque l'Europe ''se ferme de plus en plus'', ‘'nous devons rester en Afrique'' et ‘'essayer de développer notre continent. On a les moyens qu'il faut'', a assuré l'artiste qui s'est présenté comme un ‘'panafricaniste convaincu''.
‘'Les Africains doivent montrer autre chose que ce que l'on pense d'eux'', a-t-il estimé, appelant également les décideurs du continent à aider les jeunes attirés par l'émigration à trouver les moyens de s'en sortir.
Soulignant que les visas coûtent ‘'extrêmement cher'', Pène s'est dit convaincu qu'avec 3 millions de francs CFA, par exemple, on peut rester travailler chez soi et ‘'fructifier'' une telle somme.
‘'Il faut que les gens sachent qu'ils sont beaucoup plus heureux chez eux'' où ils ont leurs amis et leur famille.
Il existe des jeunes ‘'qui ont plus ou moins réussi'' avec l'émigration clandestine, a-t-il cependant reconnu. Mais, selon lui, dans le lot, il y a beaucoup plus de malheureux que d'heureux.
BK/ADC
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