Ils sont connus ou inconnus, de jeunes talents à côté d’artistes confirmés, les musiciens saint-louisiens s’engagent aux côtés d’associations pour venir en aide à l’enfance en difficulté. Un bel élan de solidarité apprécié par toute la population qui en redemande encore.
En solidarité aux enfants talibés, les musiciens de la vieille ville ont accordé jeudi dernier, dans la soirée, leurs notes pour un concert autour d’une association dénommée la «Liane» dont la responsable Claude Halliégot une ressortissante française installée à Ndar depuis une décennie se bat tous les jours pour l’amélioration des conditions de vie des enfants talibés. C’est ainsi que devant un public venu nombreux, le groupe de Mbaye Ndiaye Tilala, les rappeurs de Big foul clan, de Ablaye Cissoko, de Africa mélodie entre autres, se sont relayés pour apporter leur contribution pour venir en aide aux enfants en difficulté.
C’est au hasard de ses sorties dans la vieille ville, que Claude a été frappée par les difficultés que rencontrent les enfants talibés qui dorment dans la rue. Grâce aux financements de certaines collectivités locales françaises, l’association a pu disposer d’un siége où sont reçus les enfants. Le problème des enfants talibés différent selon qu’on se trouve dans un milieu urbain ou rural.
Selon la présidente, c’est en se rendant compte que «mes préoccupations n’étaient pas les mêmes que celles des autres, et la démarche ne correspondait pas à celle que j’avais à l’esprit, j’ai alors décidé de m’investir à fond après avoir visité les structures existant à Saint-Louis». La «Liane» accueille des enfants talibés ayant fugué des daaras d’autres régions du Sénégal. Et c’est dans la rue où ils dorment que les éducateurs spécialisés viennent les trouver pour leur donner à manger, les soigner et leur offrir le gîte.
Malgré tous ces efforts déployés, la directrice de l’association «Liane» est consciente que les activités de son association ne règlent pas le problème. «C’est juste une goutte d’eau dans la mer. Il faut une réelle volonté politique pour régler définitivement la situation des enfants talibés», argue-t-elle. Les faits sont là : cette volonté fait cruellement défaut. Une fois ces enfants récupérés, ils ne sont pas renvoyés dans les daaras, mais plutôt dans leur famille au terme d’une enquête minutieusement bien menée par les encadreurs embauchés par l’association. Souvent les familles rechignent à reprendre leur progéniture sous prétexte qu’ils volent ou qu’ils fuguent.
Le credo de Claude Halliégot est la médiation, mais elle appelle à une plus grande solidarité des familles et les invite à assumer leurs responsabilités. Diriger une telle structure nécessite des moyens substantiels car l’association, en plus de prendre en charge trois personnes, s’occupe aussi du retour des enfants dans leurs familles d’origine, nonobstant les autres charges afférentes à l’organisation de la structure. La conviction de la présidente de l’association est que «si on veut bien faire, ça coûte cher, et nous voulons bien faire les choses». Les recettes de ce concert iront directement à l’association. Et la participation des musiciens sans aucune contrepartie témoigne d’une part que ces derniers ont conscience que le problème des enfants talibés est devenu crucial et d’autre part, qu’il faut le prendre à bras le corps.
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