Les milliards des Sénégalais qui dorment à l'étranger auraient pu servir à créer des emplois pour les jeunes. Et ces derniers ne risqueraient plus dans ce cas la traversée de l'Atlantique au péril de leur vie. C'est la solution que préconise le 'chef d'Etat-major général des ambianceurs', promu Maréchal, Fallou Dieng, face au drame de l'émigration clandestine. Le lead vocal du Dakar loisirs club (Dlc) a lâché ce cri du coeur hier de la présentation de son nouvel album Feuk Dieuf.
Une production de neuf titres dans laquelle il relate les tracas de la vie quotidienne, le dilemme de l'amour, mais aussi la désillusion d'une jeunesse, submergée par la quête d'un mieux-être. Les responsabilités sont partagées, à son avis, entre l'Etat et le cocon familial, premier maillon de la chaîne. La sortie de cette cassette n'était d'ailleurs pas prévue selon Fallou Dieng. L'interprète de Koléré explique cette sortie avant terme par son désir de se rappeler au bon souvenir des Sénégalais. Car, avoue-t-il, 'au Sénégal quand on reste un bail sans sortir une production on vous loge aux oubliettes'.
L'artiste qui avait habitué les mélomanes à une production tous les ans réaménage donc son calendrier des sorties. Même s'il reste conscient que l'épée de damoclès que symbolise la piraterie reste pendue au-dessus de la tête des musiciens. Une situation que Fallou Dieng impute d'abord au public sénégalais qui, dit-il, 'consomme beaucoup de musique mais n'y met pas les formes'. Les maisons sont inondées de productions musicales, selon l'artiste qui boucle 15 ans de présence sur la scène musicale.
Mais cette forte consommation, ajoute-t-il, n'a pas d'incidence sur les revenus des artistes. La piraterie est également favorisée, selon lui, par l'Etat qui a la charge d'appliquer les lois en vigueur dans ce domaine et 'qui se montre très hésitant', regrette le chef de file du Dlc. Autant de facteurs qui, selon Fallou Dieng, paralysent l'industrie musicale sénégalaise.
Néanmoins l'envie de faire plaisir à son public a été plus fort. Des fans qui pourront bientôt se délecter avec les clips de tubes comme Cheikh Bethio, Le Djengou de Fallou et Feuk Dieuf, titre eponyme de la cassette. Et à cause de ce tube Feuk Dieuf, qui dénonce l'ingratitude, à en croire son interprète Fallou Dieng n'a pas pu feindre la question de la défection de son ex-percussionniste, l'auteur de Neko Rëel, Papa Ndiaye 'Thiopet'.
Une défection qui, selon Fallou Dieng, n'a pas eu d'incidence sur cette production. 'Papa Ndiaye est né et a grandi dans ce groupe', rappelle-t-il avant d'ajouter 'si j'ai des vérités à lui dire, je ne me cacherai pas derrière un tube pour le faire, je n'ai pas ce complexe'.
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