(Correspondant permanent à Paris) - La crise que vit le quotidien Le Soleil, organe gouvernemental du Sénégal, préoccupe le ministre de la Communication, Moustapha Guirassy. En provenance de Chine où il était en visite, le porte-parole du gouvernement a rencontré les ressortissants des régions de Tambacounda et de Kédougou. Parmi lesquels il y avait aussi les autres communautés sénégalaises. Après avoir dévoilé son programme pour la mairie de Kédougou qu’il dirige, le ministre de la Communication a été interpellé par les correspondants de la presse sénégalaise à Paris sur la crise qui sévit au Soleil avec des retards de paiement des salaires et des accusations de mauvaise gestion de du quotidien national. Moustapha Guirassy a voulu d’abord être clair : ‘Il faut préciser qu'il n'y a pas des mois d'arriérés, mais un retard assez important dans le paiement des salaires qui commence à être inquiétant, parce qu'on est passé d'un retard de 15 jours à presque un mois’. Il reconnaît au passage qu’’effectivement, la situation (du Soleil, Ndlr) est alarmante’. ‘Il y a la mission de service public qu'assure Le Soleil qui pose problème. Le Soleil est dans un environnement concurrentiel très intense et a une ligne éditoriale qui ne lui permet pas de dire n'importe quoi et faire du sensationnel. Il a donc les mains liées’, campe-t-il. Il estime que ‘l'Etat doit faire face et payer des redevances au Soleil pour justement une compensation pour lui permettre de tenir. Sinon, ça n'a pas de sens. Le Soleil ne peut pas aller en compétition avec Wal Fadjri qui est plus libre dans sa ligne éditoriale’. Mais l’autre problème auquel le ministre veut s’attaquer, c’est la pléthore de personnel au niveau du Soleil. Et c’est ce qui cause, selon lui, cette crise financière. ‘Au Soleil, on a plus de personnel au niveau de l'administration que des journalistes. Ça pose problème. Et il y a un nombre pléthorique de journalistes qui malheureusement ne travaillent pas tous pour Le Soleil’, dénonce-t-il. Alors, pour lui, ‘il faut dégraisser tout cela, revoir tout cela, faire un bilan’. Cela ne va-t-il pas mettre en branle les syndicats de cette entreprise de presse ? ‘Heureusement que le personnel accepte cette démarche parce que ne pas l'accepter, c'est accepter la mort du Soleil’, fait-il savoir. Et de lancer un appel pour ‘sauver ce qu'on appelle l'astre national et les employés sont très citoyens, très républicains, et nous sommes en phase’. A côté de ce dégraissage, le ministre de la Communication indique une autre solution. Et c’est la première chose qu’il compte entreprendre. ‘La première chose, c'est que je suis en train de travailler sur un projet de loi pour le financement du service public en général. C'est le cas de la Rts. Aujourd'hui, la Rts est en train de se battre contre Wal Fadjri et d'autres télés pour justement gagner en publicité. Mais ce n'est pas le devoir, ce n'est pas le rôle, la mission de la Rts. La mission de la Rts, c'est le service public’, soutient le ministre de la communication. Pour Moustapha Guirassy, ‘tant que le Sénégal, l'Etat du Sénégal ne financera pas le service public, des organes comme la Rts, l'Aps et Le Soleil continueront de connaître des problèmes. Au-delà de ces organes, même la presse privée connaîtra des problèmes’. Avant de faire savoir qu’aujourd'hui ‘70 % des recettes de la Rts proviennent de la publicité.
Ce qui n'est pas normal. En France, c'est l'inverse. Les 30 % proviennent de la publicité et le reste, c'est un financement de l'Etat’, compare M. Guirassy. ‘Ce sont des mesures qui sont déjà engagées et il y en a aussi d'autres qui vont être prises allant dans le sens de régler le problème du Soleil. Par exemple, ils ont un problème de trésorerie et le chef de l'Etat a donné des instructions pour que dans les deux/trois mois qu'on puisse apporter un concours important au Soleil pour le soutenir’, informe le ministre. Mais il y a aussi la Chine qui compte apporter un soutien. ‘La Chine est tout à fait disposée à accompagner l'Etat du Sénégal pour trouver une solution à ces problèmes’, soutient le ministre de la Communication.
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