Le festival international de conte s’est déroulé à Dakar du 23 au 26 février 2006. La manifestation a servi de cadre de réflexion et de formation pour la sauvegarde du patrimoine oral mondial, particulièrement du conte , cet éveilleur de conscience.
Le festival International de conte du Sénégal a pris fin, hier, sur une note d’espoir. Les organisateurs se sont réjouis de la mobilisation du public partout où les conteurs se sont produits. « Nous sommes satisfaits. Les personnes sont venues en masse à Blaise Senghor et à Douta Seck », soutient le directeur artistique, Abou Fall.
Les conteurs venus du Tchad, du Burkina Faso, de la France et leurs compères sénégalais ont redonné vie à ce genre littéraire. Ils ont surtout échangé sur la manière de raconter une histoire. A travers cette manifestation, les organisateurs cherchent à valoriser les relations humaines entre les différents peuples. « Nous avons voulu, à travers cette manifestation, revisiter un certain passé, dire les choses et honorer la manière de raconter l’histoire du présent. Nous avons voulu montrer ce que veut dire raconter une histoire dans une boutique, dans la rue... », explique le directeur artistique du festival, Abou Fall. En plus de cela, ce forum des conteurs est le lieu pour les acteurs de chercher les origines le plus souvent mythologiques des contes. « Parfois, nous avons envie de savoir d’où vient l’histoire. C’est un travail de longue haleine, un travail d’échange que nous faisons dans ces genres de rencontre », fait savoir Christine Beloeil , une des initiatrices du festival et membre de la Compagnie Madior. La manifestation a été aussi marquée par des ateliers de formation et une conférence. Les travaux sont axés sur « l’oralité et la création », « l’oralité et l’éducation », et « l’oralité et la construction ». La sauvegarde du patrimoine oral est la mission de la compagnie Madior, qui est la structure organisatrice de ce rendez-vous des conteurs, depuis un bon nombre d’années. Pour la sauvegarde du patrimoine oral, les organisateurs souhaiteraient la création d’un cadre d’échanges et de formation pour ceux qui s’intéressent à cette discipline. « L’idéal, c’est d’avoir un lieu où l’art de la parole serait le croisement de plusieurs disciplines artistiques. Ceci, pour apprendre à écrire, car si on est dans l’oralité, il s’agit de faire de la narration.
Il faut travailler la langue et le gestuel », défend Guilène Kasza Diop. Elle a parlé de la place du conte dans le contexte de mondialisation, où les cultures des pays faiblement armés en matière de Ntic sont menacées. « Avec les Ntics, l’information circule tellement bien qu’elle ne part pas forcément dans le bon sens. Le conte a toute sa place dans ce contexte. Le conte est un éveilleur de conscience. C’est une manière de raconter et d’écouter les histoires et qui nous permet, aujourd’hui, d’entrer en résistance contre la mondialisation et l’uniformisation », dit Guilène Kasza de la Compagnie Madior.
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