Livre "La violence politique au Sénégal : 1960-2003" : Marcel Mendy ouvre le procès de la classe politique

La cérémonie de dédicace du livre, «La violence politique au Sénégal, 1960-2003» du journaliste-écrivain Marcel Mendy aura lieu aujourd'hui à 17 heures à l'hôtel Téranga. Et pour inciter ses compatriotes à s'approprier l'ouvrage, Marcel Mendy entend se démarquer du schéma classique et susciter «un débat d'idées».

Le journaliste sénégalais, Marcel Mendy, a présenté à la presse avant-hier, son nouveau livre sur «La violence politique au Sénégal, 1960-2003». C'est en prélude à la dédicace de cet ouvrage, prévue cet après-midi, que l'actuel Conseiller en communication au ministère de la Justice a exprimé sa joie d'échanger sur un sujet qui préoccupe tout le Sénégal. Selon lui, au vu de la violence qui sévit actuellement à l'université de Dakar, dans les renouvellements des partis, mais aussi les problèmes entre le pouvoir actuel et l'opposition, «ce livre sort au bon moment».

Inspiré de l'agression épistolaire à l'endroit des évêques en 2004, Marcel Mendy s'est senti dans l'obligation de «faire une archéologie de la violence depuis 1960 jusqu'à nos jours». Quatre raisons ont motivé la publication de son œuvre. Il s'agit d'abord pour lui, «de faire un procès de la classe politique sénégalaise». En effet, face à l'évolution et la montée de la violence depuis les indépendances, Marcel Mendy constate «qu'il y a toujours une classe politique qui se croit au-dessus de tout. Et qu'à chaque fois que la scène politique est en opposition, le pays tout entier en souffre». D'où la nécessité pour lui d'interpeller les politiques pour les mettre devant leur responsabilité.

Il s'agit, en outre, de sonner l'alarme pour dire aux politiques «qu'ils engagent le pays dans une spirale de violence dont personne n'en sortira indemne». A l'en croire, depuis un an, le quotidien des Sénégalais est en proie à des défaillances entre opposition et pouvoir. «Le pouvoir décide et l'opposition descend pour crier», argue le journaliste écrivain. Marcel Mendy y entrevoit la création d'un climat de suspicion qui annonce un lendemain incertain.

Par ailleurs, l'auteur de «La violence politique au Sénégal, 1960-2003», veut contribuer à installer «la civilisation du dialogue». Car, «le paradoxe, note-t-il, c'est qu'au Sénégal, on parle de démocratie, mais pas de dialogue». Ce qui amène Marcel Mendy à «apporter sa modeste contribution au renforcement de la culture de la démocratie et à la pacification du pays pour un Sénégal un et indivisible».

Pour marquer la cérémonie de dédicaces de son livre, prévu ce jeudi à 17 heures à l'hotel Téranga, Marcel Mendy projette de se démarquer du schéma classique, pour créer «un débat d'idées». Autrement dit, au-delà des signatures, le cadre servira d'invite aux politiciens, à la société civile, aux religieux et autres organisations de défense des Droits de l'homme, etc., pour prendre position sur la violence politique et proposer des solutions. «Ce sera une occasion pour que toutes les catégories sociales et politiques se retrouvent, pour discuter de cette question sensible et grave qui peut basculer le Sénégal dans des horizons lugubres», soutient le journaliste-écrivain.