Pour ce quatrième Salon de l’Innovation et de la Représentation Africaine (Sira), qui est aussi le prénom de sa fille - et « j’assume » dit-elle -, « toute ma famille est mobilisée dans l’organisation et c’est extraordinaire car même ceux qui ont d’autres compétences et activités s’impliquent et chacun mène à bout et à bien sa parcelle du chantier ».
Professionnelle jusqu’au bout des ciseaux, Collé n’en est pas moins maman de 7 enfants dont la plupart travaillent dans l’entreprise familiale qui emploie une douzaine d’agents en permanence. Si elle qualifie de « dur dure la mode au Sénégal », elle s’estime heureuse d’avoir eu le soutien infaillible et indispensable de son mari depuis ses débuts, dit-elle. « Il (ndlr : son mari) a même aidé à habiller les mannequins lors de mon premier défilé à Dakar », confie cette styliste diplômée de l’Institut de Coupe et de Haute Couture de Paris, et qui a entamé une riche carrière depuis 1983.
La création est du domaine de l’artistique qui exige beaucoup de concentration et d’équilibre et cela n’est possible qu’avec un compagnon qui accepte le métier, dit-elle. C’est aussi un secteur très boulimique en dépenses où « on doit sortir de l’argent même sans en avoir gagné » et souvent « nos hommes nous aident financièrement », dit-elle sans aucun complexe. C’est avec le sourire que Collé dit pouvoir habiller tout le monde, de la première Dame à la simple citoyenne, « il suffit seulement de venir me voir », selon Collé pour qui Sira Vision a véritablement grandi à tout point de vue depuis la première édition en 2003.
À l’occasion des 20 ans de carrière de Collé sertie alors de l’Ordre National des Arts et Lettres du Sénégal, c’est surtout le budget qui est en hausse passant de 120 millions de F CFA au début à plus de 200 millions à ce jour.
Sira Vision « n’est pas rentable », avoue la styliste mais « c’est ma vision et mon destin », soutient-elle avec détermination expliquant que Sira sert à la promotion de la mode africaine et les stylistes qui y participent ne voudront pas qu’elle arrête car, avoue cette femme de cœur, « beaucoup de créateurs africains disent vendre plus depuis qu’ils y viennent ».
La nouveauté de cette quatrième édition est sans aucun doute l’annonce de l’ouverture en 2010 du premier show room de Collé Ardo à Paris. Le lancement de Sira Vision pour la première fois en février dans « la capitale de la mode » où l’ancienne mannequin a vécu 10 ans.
Sans aucun artifice, la simplicité et la modestie de cette anti-star pleine de charme et de classe, frappe et séduit d’emblée quiconque côtoie cette icône de la mode qui a les idées bien en place.
Il faut dire que Collé a la fine intelligence de planifier sa carrière, elle veut être représentée à Paris en 2010 seulement après qu’elle aura ouvert à Dakar une école de formation pour 40 ouvriers de la mode et par la suite une unité de production afin de répondre correctement à la demande parisienne et occidentale.
« Nous livrons beaucoup sur Paris à notre clientèle africaine et européenne », dit Collé en soutenant avoir longtemps et bien mûri ce projet d’école et d’unité de confection, même avant la première édition de Sira.
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