L’année scolaire 2012 est vraiment compromise. Et les spéculations
vont bon train quant à ce qu’elle doit être. Certains élèves disent être
déjà dans une situation d’une année blanche. Les parents d’élèves,
enseignants et autorités étatiques rejettent pareille solution et se
disent prêts à sauver l’année. Au fait, quelles peuvent être les
conséquences selon qu’on opte pour l’une ou l’autre possibilité ?
Qu’on soit enseignants, élèves ou même simple citoyen, on sait
nettement qu’une année blanche ne peut être que catastrophique pour un
pays. D’abord sur le plan humain, précisément du côté des apprenants,
cela signifie une année perdue dans sa vie scolaire, explique un
inspecteur de l’éducation. Une année durant pendant laquelle c’est comme
si l’élève et son enseignant n’existaient pas dans la société. Cela
peut être lourd de conséquences. Car la démotivation est là, comme
première tentation. Et elle a de forte chance de vaincre sa cible.
Notamment dans ce Sénégal d’aujourd’hui ou les jeunes pensent plus à
être des lutteurs ou des musiciens et autres footballeurs, au lieu de
rêver d’être demain à la place de leurs professeurs.
Pour ceux qui auront la motivation d’aller jusqu’en classe de Terminale et avoir le bac, certains parmi eux peuvent voir les portes de certains concours leur être fermées, à cause de leur âge. En fait nombreux sont les concours où une limite d’âge est fixée. Et pour peu que le candidat ait une année de plus, il peut être disqualifié d’office. Sans compter les préinscriptions pour poursuivre les études à l’étranger qui seront tous annulées.
«UNE ENORME PERTE SUR LE PLAN ECONOMIQUE»
Pour ceux qui auront la motivation d’aller jusqu’en classe de Terminale et avoir le bac, certains parmi eux peuvent voir les portes de certains concours leur être fermées, à cause de leur âge. En fait nombreux sont les concours où une limite d’âge est fixée. Et pour peu que le candidat ait une année de plus, il peut être disqualifié d’office. Sans compter les préinscriptions pour poursuivre les études à l’étranger qui seront tous annulées.
«UNE ENORME PERTE SUR LE PLAN ECONOMIQUE»
Sur le plan économique, c’est une énorme perte, poursuit notre interlocuteur. Le régime sortant a toujours crié à cor et à cri qu’il injecte 40% du budget dans l’éducation. Même si ce chiffre est peu convaincant, les observateurs évaluent la somme allouée à l’éducation entre 25 et 30% du budget. Ce qui veut dire que dans le cas où les universités seraient sauvées, au moins 15 à 20% de cet argent seraient utilisés pour rien, dans un pays où tout est priorité. Un énorme investissement à perte que le Sénégal ne peut pas se payer le luxe. Et ceci est sans compter les sacrifices incalculables consentis par les parents d’élèves pour envoyer leurs enfants à l’école. Avec tout ce que cela comporte en termes de dépenses, comme fournitures, habillement, nourriture et transport.
«CONFLIT ENTRE PUBLIC ET PRIVE»
Par ailleurs, renchérit-il, aller vers une année blanche pourrait installer un conflit entre le public et le privé. Car, laisser certains valider leur année parce qu’ils ont les moyens de se payer des études pourrait être interprété par certains comme une scolarité à deux vitesses. Elle est même une violation à l’égalité des chances. D’ailleurs, c’est clairement exprimé par le Collectif des lycées de Dakar qui dit ne pas accepter, quelle qu’en soit la raison, laisser les uns composer pendant que les autres se tournent les pouces.
De la même façon, il n’est pas admissible que des gens qui ont payé leur argent et ont fini leur programme conformément à la loi se voient interdire d’examens et de passage en classe supérieure, parce tout simplement leurs camarades étaient dehors pendant qu’eux suivaient les cours. Eux qui se sentent déjà assez bousculés par une situation qui ne les concernent pas seraient davantage frustrés et pourraient être tentés par la réaction. Tout ceci fait qu’aller vers une année blanche ne peut qu’être lourd de conséquences.
Toutefois, autant cette première option comporte des inconvénients évidents, autant sauver l’année à pareil moment en présente aussi. D’abord pour ce qui est du contenu de l’enseignement, il est difficile voire impossible d’exécuter le programme comme il se doit. Même en repoussant les examens au mois de septembre, il n’est pas garanti que les élèves terminent leur programme. Encore qu’il ne faut pas terminer pour terminer. Mais surtout comprendre. Or, il n’est un secret pour personne que les élèves seraient moins concentrés aux mois de juillet et septembre. Les professeurs ont su noter comment la courbe de la motivation baisse à partir de la mi-juin. Pour des élèves dont la baisse du niveau inquiète de plus en plus, passer à une classe supérieure avec encore des lacunes en plus est synonyme de préparer l’échec massif qui arrivera soit en classe de Terminale ou inévitablement à l’université.
Il s’y ajoute qu’un bon nombre de ces élèves sont des cultivateurs pendant l’hivernage. Combien d’élèves reçoivent les appels téléphoniques de leurs parents leur rappelant qu’il est temps de rejoindre les champs qui ne peuvent attendre. Si l’on sait que l’agriculture est la base même des revenus de la famille et permet en même temps de financer les études du jeune homme, on comprend aisément qu’il ne sera pas facile de garder de pareils élèves en classe pendant qu’il pleut.
Au-delà de l’année, il est donc grand temps de se pencher sur le système, le sauver, avant qu’il ne soit trop tard !
18 Commentaires
Le Juif De Nazareith
En Avril, 2012 (18:46 PM)Lazou
En Avril, 2012 (18:47 PM)Reply_author
En Avril, 2023 (19:54 PM)Reply_author
En Avril, 2023 (01:51 AM)Reply_author
En Avril, 2023 (11:15 AM)Reply_author
En Avril, 2023 (17:30 PM)Reply_author
En Avril, 2023 (12:39 PM)Volai414
En Avril, 2012 (18:49 PM)Tout est question du temps perdu. Il se trouve que le système éducatif sénégalais ne manque pas tant de temps. Au mois d’octobre 2011, la veille de la rentrée, j’ai lu sur ce forum un article disant :
« Après trois mois de vacances, les élèves reprendront les cours le vendredi 7 octobre, a annoncé le ministre de l’Enseignement élémentaire ……. »
Ce temps en question, il faut aller le chercher là où c’est possible, c’est-à-dire sur les trois mois de vacances (ce qui est déjà énorme !). En clair, il faudra réduire de manière drastique le nombre de jours de vacances et surtout les positionner intelligemment cette année. Ces trois mois doivent êttre utilisés et entrecoupés de deux semaines de vacances séparées. C’est un sacrifice que la jeunesse sénégalaise doit consentir. Les « nawétanes » et autres vieilles habitudes devront être rangées au tiroir car il s’agit de sauver deux classes d’âge : celle qui est sur le point d’entrer dans l’enseignement supérieur et celle qui doit débuter l’enseignement élémentaire.
Volai414
En Avril, 2012 (18:50 PM)Bien sûr, ce ne sera pas simple car en saison des pluies les trajets scolaires sous les eaux et à travers les eaux sont problématiques. De toutes manières, une année blanche coûtera très cher à l’Etat Sénégalais. Faire fonctionner les écoles pendant les mois de juillet, Août et Septembre, cela ne coûtera pas plus cher qu’une année perdue. Si un système de transport doit être pensé pour les jours de pluie, il faudra y faire face.
De la même manière, tous les secteurs d’activité qui usaient des bras scolaires pendant l’hivernage devront s’en passer.
De toute façon, vu le nombre de mois de grève, le quota de jours de vacances est largement derrière nous. Qu’on arrête de parler d’année blanche et que l’on se mette au boulot sérieusement. Le temps n’est plus aux palabres mais à l’action et l’Etat sénégalais doit se montrer ferme sur ce point. J’ai une âme de syndicaliste mais je ne peux pas concevoir de nouvelles discussions entre les syndicats et leur ministère de tutelle avant que l’année scolaire actuelle ne soit sauvée.
Thiane
En Avril, 2012 (18:59 PM)Xata
En Avril, 2012 (19:00 PM)Mage
En Avril, 2012 (19:02 PM)Elzo
En Avril, 2012 (19:06 PM)Bref, vivement les états généraux de l'éducation!
K. Fall
En Avril, 2012 (19:24 PM)Un Bon éléve
En Avril, 2012 (19:44 PM)Los
En Avril, 2012 (20:12 PM)Thiane
En Avril, 2012 (20:30 PM)Gnagna Gueye
En Avril, 2012 (21:02 PM)Il s’y ajoute que pour certains élèves ont eu une pré inscription à l’étranger et le recul des dates pourrait leur être préjudiciable.
La solution est de permettre à ceux qui ont suivi les cours normalement de faire leurs examens tels que programmés.
Aux autres de bénéficier de cours de rattrapage et de faire leurs examens ultérieurement.
NdigËl
En Avril, 2012 (21:16 PM)A Los
En Avril, 2012 (21:35 PM)Mec
En Avril, 2012 (23:51 PM)Le Peuple
En Avril, 2012 (15:18 PM)Dabo
En Mai, 2012 (00:29 AM)Participer à la Discussion