Si la médiation de la Cedeao est en passe d'échouer au Mali, c'est parce que les mesures de sortie de crise qu'elle propose sont "superficielles". C'est l'avis de la figure de proue de la "désobéissance civile" lancée par le mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-Rfp), l'Imam Mahmoud Dicko. Invité de l'émission Objection de ce dimanche sur Sud Fm, l'imam est revenu sur l'échec de la médiation de la Cedeao.
"Je vais d'abord saluer la présence de ces chefs d'États au Mali pour venir partager avec nous les préoccupations qui sont les nôtres. Le Mali traverse aujourd'hui une crise extrêmement profonde parce que c'est une crise existentielle", lance-t-il d'emblée. Avant de préciser à l'attention des chefs d'États dépêchés par la Cedeao que cette crise "n'est pas politique ou institutionnelle". "C'est l'existence même du Mali qui est en jeu", insiste-t-il.
À l'en croire, si les Maliens se sont mis ensemble, c'est "pour restaurer la nation malienne qui est en train de s'abîmer sous leurs yeux". L'analyse que l'Imam Dicko fait de l'échec de la mission de la Cedeao c'est que, selon lui, le problème leur a été explosé de manière superficielle. Donc, les mesures qu'ils ont proposées ne pouvaient être que "superficielles" : un gouvernement d'union national. "Les mesures qu'ils ont prises sont vraiment des mesures superficielles qui ne tiennent pas en compte les véritables problèmes de gouvernance qui minent ce pays", martèle-t-il.
À ce propos, l'Imam Mahmoud Dicko est formel : "ce n'est pas un gouvernement d'union qui nous intéresse". "Nous ne nous sommes pas déplacés pour chercher des places ou devenir ministre. Moi je peux vous dire que je ne cherche rien et je ne suis candidat à rien. Je suis imam et je resterai imam. Aujourd'hui ce sont les populations maliennes qui sont en train de s'entretuer et c'est encouragé par les autorités au vu et au su de tous. Ce qui m'intéresse c'est de trouver une solution à cela", fulmine l'Imam Dicko.
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